Le missilier européen MBDA a présenté mardi 20 mars ses résultats pour l’année 2011. Avec un chiffre d’affaires de 3 milliards d’euros, un carnet de commandes de 10,5 milliards d’euros (au 31 décembre 2011) et 2,6 milliards d’euros de prises de commande, l’année écoulée a été qualifiée d’ « excellente » par le PDG de MBDA, Antoine Bouvier. Le CA est d’ailleurs en progression par rapport à 2010, + 5%, et + 15% par rapport à 2009. Par ailleurs, la vente de 126 Rafale à l’Inde offre de bonnes perspectives à MBDA, le pays ayant choisi la configuration française, et donc équipée notamment du missile air-air longue portée Meteor.
L’année 2011 a été une année importante pour MBDA, en termes d’engagement militaire et de projection des forces. Une fois de plus, la campagne libyenne, l’Afghanistan et les évènements en Côte d’Ivoire ont été l’occasion pour démontrer l’efficacité opérationnelle, la performance et la fiabilité des systèmes utilisés. MBDA se félicite ainsi d’avoir eu des retours positifs des forces armées.
Au niveau des performances opérationnelles, le missilier estime avoir été à un « niveau exceptionnel », tant sur les programmes en production que ceux en cours de développement. Antoine Bouvier a ainsi fait l’éloge du tir réussi du Scalp naval, mais également du tir d’interception d’un missile balistique réussi en novembre 2011.
En ce qui concerne l’export, MBDA qualifie de « bonne performance » l’année 2011, avec une part d’environ 30%. Malgré une baisse généralisée des budgets de Défense et une pression qui s’accentue, l’export devrait tout de même augmenter, notamment dans la zone asiatique, malgré une forte concurrence. L’objectif de MBDA est à présent de développer des approches de partenariat avec des pays stratégiques, avec l’Inde notamment. Antoine Bouvier a ainsi cité deux partenariats de premier niveau, les missiles MICA et la vente du Rafale avec les offset, un partenariat de deuxième niveau, le développement conjoint du missile SRSAM, et enfin des partenariats de troisième niveau, des joint-ventures avec des entreprises privées.
2011 est également une année « européenne » pour le missilier. Co-détenu par BAE Systems (Grande-Bretagne), EADS (consortium européen) et Finmeccanica (Italie), MBDA confirme une fois de plus que le modèle d’intégration européenne développé est « le bon modèle » pour le développement de son activité. Le « moteur » franco-britannique depuis les accords de Lancaster en 2010 doit instaurer une relation de confiance avec les différents ministères de la Défense, sur des objectifs de long terme, et pour une convergence au plus haut niveau.
MBDA a également présenté ses stratégies présentes et à venir. La première est centrée sur les relations de partenariat avec le ministère de la Défense, mais également sur des relations approfondies avec les partenaires européens. Avec le ministère de la Défense, il s’agit surtout de travailler sur des objectifs communs, afin d’établir un plan d’action, sur des objectifs à long terme. Pour les relations avec les autres partenaires européens, en plus de la coopération traditionnelle sur les programmes (Aster, Meteor…), il s’agit de monter des coopérations en parallèle, sur des secteurs d’activité, des technologies, des capacités industrielles, afin d’optimiser les compétences industrielles.
Les perspectives et les objectifs pour 2012 et pour les années à venir sont les suivants pour MBDA : une priorité accordée à la défense antimissile, la préparation de la nouvelle génération de missiles et le combat terrestre, qui représente 15 à 20% du marché mondial. Il s’agira également de « sécuriser » les commandes et les opportunités pour le missilier. MBDA se fixe également comme objectif une diversification de son offre à valeur ajoutée, comme une option de destruction du matériel en fin de vie, qui pourrait être proposée aux clients lors de l’achat de matériel. Enfin, le groupe industriel souhaite se placer lors des compétitions sur l’intégration de missiles sur les plateformes aériennes, et à plus longue échéance, sur les plateformes navales.