Deux évènements ont relancé la polémique sur les activités de l’exportateur russe d’armement Rosoboronexport.
Tout d’abord, une phrase d’Hillary Clinton, qui a mis le feu aux poudres mardi, et la polémique a enflé depuis. En effet, la secrétaire d’État des États-Unis a déclaré avoir des informations qui attestaient que des hélicoptères de combats russes étaient actuellement en route vers la Syrie, et pourraient être utilisés par le pouvoir syrien pour mater la répression. Le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov a répliqué mercredi 13 juin en arguant que la Russie n’allait pas à l’encontre des lois internationales et que le gouvernement ne faisait qu’honorer des contrats passés précédemment. Selon Reuters, qui cite le ministère russe des Affaires étrangères, les hélicoptères dont parle Hillary Clinton seraient des appareils renvoyés en Russie en 2009 pour y subir des opérations de maintenance, et qui seraient actuellement sur le chemin de retour vers la Syrie. L’ambassade de Syrie à Moscou a également démenti l’envoi d’hélicoptères de combat en Syrie.
Aux États-Unis, Rosoboronexport continue d’inquiéter, ce qui n’empêche pas le gouvernement de poursuivre les négociations avec l’exportateur d’armes, pour la fabrication et la livraison d’hélicoptères Mi-17 à l’Afghanistan. Un contrat avait été signé en mai 2011 entre la Russie et les États-Unis, il prévoyait la livraison de 21 hélicoptères à l’armée afghane pour 367 millions de dollars, assorti d’une option pour 12 appareils supplémentaires. En mars 2012, des sénateurs américains avaient adressé une lettre au Pentagone, demandant l’annulation du contrat, en raison de la coopération militaire entre la Russie et la Syrie, malgré la répression sanglante des opposants syriens au pouvoir en place. Cependant, un porte-parole du département d’État américain avait répliqué qu’il n’existait « pas d’autre option pour répondre aux besoins opérationnels des forces afghanes ». Ce qui a de nouveau attisé les tensions ces derniers jours, c’est une potentielle vente de douze appareils supplémentaires, toujours pour les forces afghanes. Une fois de plus, des voix se sont élevées contre cette possible vente.
Enfin, rappelons que l’ONG Human Right Watch a émis la semaine dernière une lettre ouverte, condamnant la participation de Rosoboronexport au salon de l’armement terrestre et aéroterrestre Eurosatory.