L’institut d’études et d’analyses de défense indien (Institute for Defence Studies and Analyses – IDSA) a publié lundi 11 juin un rapport sur les difficultés rencontrées par l’Indian Air Force actuellement. Le rapport met l’accent sur le rapport élevé d’accidents, l’état des forces armées, l’état de la flotte, les capacités d’entraînement, ainsi que sur la composante de guerre électronique.
Vivek Kapur, auteur du rapport, commence par rappeler en préambule que l’IAF est dépendante technologiquement parlant. Puis il enchaîne sur le taux d’accidents d’aéronefs, qui est un des plus élevés au monde, et implique la perte de la moitié, voire d’une escadrille entière d’appareils, sans compter les pertes humaines que cela engendre. Le nombre élevé de crash (7 en 2011, 5 MiG-21, 1 Jaguar et un Su-30) était d’abord attribué au manque d’un avion d’entraînement avancé. Mais l’IAF vole depuis plus de cinq années sur des Hawk britanniques, ce qui n’a toutefois pas réduit le nombre d’accidents. L’auteur du rapport préconise un audit externe pour trouver les causes exactes des accidents, citant l’Indian Institute of Management, voire l’Institut français de sécurité aérienne.
En ce qui concerne les forces armées, Vivek Kapur souligne le manque d’effectifs, dû notamment à la création de nouvelles unités et à une baisse du nombre d’officier. Mais surtout, il faudrait autoriser les femmes à servir dans toutes les branches de l’IAF (missions de combat et escadrons de chasse), pour pouvoir assurer une continuité opérationnelle encore plus efficace. De plus, un grand nombre de pilotes souhaitant se reconvertir dans le civil avant la fin de l’engagement, l’auteur enjoint l’IAF à se pencher sur les questions de promotion, d’éducation des enfants etc., afin d’enrayer le phénomène.
Le rapport se tourne ensuite vers l’état de la flotte. Il existe actuellement 32 escadrilles de chasse, mais l’IAF cherche à augmenter ce nombre, notamment en fabricant des Su-30 et en signant le fameux contrat MMRCA (126 Rafale de Dassault Aviation). En ces temps de restrictions budgétaires, et même si le budget alloué à la Défense a augmenté de 17% pour l’année 2012-2013, Vivek Kapur recommande à l’IAF de se focaliser sur le développement, la maintenance et la construction à l’échelle nationale.
Les études du personnel de l’IAF sont également critiquées. En effet, certains officiers instructeurs n’auraient même pas un master ou un doctorat, ce qui nuirait quelque peu au bon fonctionnement de l’armée de l’air indienne.
Enfin, en ce qui concerne la guerre électronique, l’auteur avertit d’une augmentation des menaces et souhaite le développement rapide et efficace de mesures appropriées pour lutter contre les cyber-attaques.
En conclusion, Vivek Kapur affirme que l’Indian Air Force se trouve actuellement en phase de régénération et de modernisation. L’ensemble des problèmes cités ci-dessus doivent absolument être pris en compte par l’IAF, au risque de lui faire perdre son efficacité en tant que force combattante.