[Actualisé le 19.12 à 10h]
Le Brésil a fini par trancher après plus de dix ans : C’est le Gripen NG du suédois Saab qui équipera les forces aériennes brésiliennes. La décision finale a été annoncée ce 18 décembre au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue au ministère de la Défense. Le gouvernement va à présent entrer en phase de négociations exclusives avec le constructeur suédois avant la finalisation et la signature du contrat en bonne et due forme, comprenant 36 Gripen NG ainsi qu’un « important transfert de technologies », selon le communiqué publié par Saab dans la foulée.
La présidente Dilma Roussef avait annoncé ce matin même que le choix final avait été fait et que l’annonce officielle allait suivre dans la journée.
Le programme F-X2 lancé en 2001 prévoit l’acquisition de 36 avions de chasse destinés à la Força Aérea Brasileira. L’appel d’offres est évalué à 4 milliards de dollars. Les derniers concurrents en lice étaient donc le Gripen de Saab, le Rafale de Dassault Aviation et le F/A-18 de Boeing. Les futurs chasseurs remplaceront les Mirage 2000 censés être retirés du service actif ce vendredi.
Le choix brésilien est un nouveau coup dur pour Dassault Aviation, qui se retrouve une fois de plus sur le banc de touche au profit de Saab, comme cela avait déjà été le cas lors de l’appel d’offres suisse. Le voyage présidentiel de la semaine dernière n’a donc pas contribué à relancer les chances du Rafale dans la compétition. L’autre concurrent malheureux, Boeing, avait lui été sérieusement écorché par la récente affaire de l’espionnage de la NSA, et c’est donc le concurrent « discret » qui a fini par remporter la course.
Du côté de l’avionneur français, la déception est plutôt rude, à lire le communiqué publié par Dassault hier tard dans la soirée : « Nous regrettons que le choix se porte sur le Gripen, doté de nombreux équipements d’origine tierce, notamment américaine. Il n’appartient pas à la même catégorie que le Rafale : monomoteur et plus léger, le Gripen n’est pas équivalent en termes de performances et donc de prix. Cette logique financière ne prend en compte ni le ratio coût-efficacité favorable au Rafale, ni le niveau de technologie offerte. »
Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a déclaré ce matin sur la radio Europe 1 que « le Brésil, même si je dois décevoir les Brésiliens, ce n’est pas la cible prioritaire du Rafale », tentant de relativiser ce nouvel échec à l’exportation du chasseur français. Il s’est montré rassurant en mettant en avant « des prospects plus importants », l’Inde et les pays du Golfe en tête, espérant « bientôt » des résultats.

