C’était assurément l’événement majeur de la dernière édition du salon aéronautique de Dubaï. Ficelé une petite vingtaine de minutes seulement avant son officialisation dans une salle de presse pleine à craquer, le contrat des cinquante A350 d’Emirates signé par le Cheikh Ahmed bin Saïd Al Maktoum et par Guillaume Faury a été ressenti par beaucoup comme un grand soulagement, et pas seulement à Toulouse.
Évidemment, la finalisation de cette commande est assurément un bien bel acte de confiance envers l’A350, tant on sait que l’histoire de la dernière génération de long-courriers de l’avionneur européen a été compliquée avec la grande compagnie aérienne de Dubaï, avec cette tonitruante annulation des 70 exemplaires initiaux il y a un peu plus de cinq ans déjà. La vente de gros-porteurs est évidemment la grande priorité d’Airbus pour les prochaines années, le carnet de commandes de sa gamme de monocouloirs ne constituant désormais aucun véritable enjeu sur le plan commercial.
C’est d’ailleurs aussi un nouveau témoignage de confiance important de la part d’Emirates pour Rolls-Royce, alors que Tim Clark fustigeait encore, mais pas seulement, le motoriste britannique concernant certains problèmes de fiabilité et de performances au sortir de l’été dernier. Car on le sait, Rolls-Royce est désormais l’unique fournisseur des motorisations des gros-porteurs de transport de passagers d’Airbus, et cette curieuse rumeur de source américaine apparue à la veille de l’ouverture du salon dubaïote qui révélait des discussions entre GE et l’avionneur européen, d’ailleurs aussitôt démentie par ce dernier, aurait pu être particulièrement désastreuse pour la finalisation de cette commande de gros-porteurs cette année.
Mais les futurs A350 d’Emirates, et d’une certaine mesure aussi celle des 787 qui viendront remplacer une trentaine de ses futurs 777X, sont surtout un important acte de confiance du Cheikh Ahmed bin Saïd Al Maktoum en son hub de Dubaï, une plateforme de correspondances mondiale logiquement de plus en plus concurrencée et dont l’avenir reste intimement lié à la vision à long terme du groupe Emirates. La grande compagnie de Dubaï va ainsi continuer à croître, avec une flotte de long-courriers fortement rajeunie, plus flexible en termes de capacité, et qui augmentera d’un bon quart en nombre d’appareils d’ici dix ans. C’est finalement un véritable acte de confiance en l’avenir du Cheikh Ahmed bin Saïd Al Maktoum.
