La vie n’est plus aussi rose pour Ryanair. La compagnie irlandaise a publié des résultats auxquels elle n’avait pas habitué l’industrie le 28 juillet : son bénéfice net sur le premier trimestre s’est effondré de 85% à 21 millions d’euros. L’augmentation du kérosène a donc touché la low-cost de plein fouet et elle s’attend à enregistrer un déficit sur l’ensemble de l’année.
Ryanair a tout de suite dénoncé le carburant comme responsable. Ses coûts unitaires ont augmenté de 18% par rapport au premier trimestre 2007, mais diminués de 6% si l’on exclut le kérosène du calcul. La facture pétrole a quasiment doublé (+93%) pour atteindre 367 millions d’euros, soit la moitié de ses dépenses.
Pourtant, le trimestre n’a pas été si mauvais. Le trafic a augmenté de 19% avec quinze millions de passagers transportés et le chiffre d’affaires a crû de 12% à 777 millions d’euros. En revanche, le yield a baissé de 8% en raison de l’absence des fêtes de Pâques sur la période, de l’ouverture de nouvelles lignes et de la diminution du nombre de bagages enregistrés.
Michael O’Leary a annoncé que les résultats n’allaient pas s’améliorer cette année. Ryanair a profité de la récente baisse du prix du baril pour se créer une couverture carburant pour les deux prochains trimestres et a réduit ses opérations les plus coûteuses pour cet hiver, mais elle estime que son résultat annuel sera au mieux à l’équilibre et qu’il pourrait même faire état d’une perte estimée à 60 millions d’euros. La low-cost ne s’avoue pas vaincue pour autant : elle compte sur les majors européennes pour pousser leurs passagers vers elle en continuant à appliquer leurs surcharges carburant.