L’accident du Q400 de Colgan Air en février 2009 est dû à une erreur de pilotage. C’est la conclusion qu’a tirée le NTSB (National Transportation Safety Board) de son enquête et qu’il a publié le 2 février. Le pilote n’aurait en effet pas correctement réagi à l’activation du vibreur de manche et aurait précipité le décrochage de l’appareil.
Le 12 février 2009, un Bombardier Q400 de Colgan Air immatriculé N200WQ effectuait le vol 3407 reliant Newark (New Jersey) et Buffalo (New York) sous la bannière Continental Connection. Il s’est écrasé sur la zone résidentielle de Clarence Center à quelques kilomètres de l’aéroport de Buffalo lors d’une approche aux instruments, de nuit, par conditions givrantes. L’accident a fait cinquante victimes, les deux pilotes, les deux membres d’équipage, les quarante-cinq passagers et une personne au sol.
L’enquête du NTSB a révélé que la cause principale de l’accident avait été une erreur de pilotage de la part du commandant de bord, alors en fonction. Lorsque le vibreur de manche s’est déclenché pour annoncer un décrochage imminent, celui-ci l’a tiré alors qu’il aurait dû le pousser. Sa réaction a accéléré le décrochage et ôté toute possibilité de regagner le contrôle du turbopropulseur. Ce décrochage était dû simplement à la faible vitesse de l’appareil (décrochage classique, pas de décrochage constaté au niveau de la gouverne de profondeur, pas d’impact significatif du givre sur les performances de l’appareil).
Plusieurs facteurs contributifs ont également été identifiés. Tout d’abord, le fait que les pilotes n’aient pas remarqué que l’indicateur de vitesse pointait vers le repère « low speed », prélude au déclenchement de l’avertisseur de décrochage. Ensuite, les pilotes ne se sont pas conformés aux procédures. Le commandant de bord aurait également mal géré le vol (poste de pilotage non stérile, obligatoire aux USA, discussions ayant retardé la terminaison d’une checklist. Enfin, les procédures de Colgan Air relatives à la gestion de la vitesse de vol et aux approches par conditions givrantes étaient inadaptées.