La direction de l’aviation civile camerounaise a publié le rapport final de l’accident de Kenya Airways le 28 avril. Son enquête a conclu que plusieurs erreurs de pilotage en étaient à l’origine. Le 5 mai 2007, un Boeing 737 de la compagnie kenyane s’est écrasé dans la mangrove camerounaise moins de deux minutes après son décollage de Douala. Il présentait une inclinaison à droite qui n’a cessé de s’aggraver jusqu’à ce que l’appareil finisse en piqué en spirale et heurte le sol, faisant 114 victimes.
Le 737-800 immatriculé 5Y-KYA devait réaliser la liaison Abidjan – Douala – Nairobi. L’escale à Douala est effectuée de nuit, par un temps orageux qui retarde d’une heure son départ. L’appareil décolle aux alentours de minuit de la piste 12, sans clairance de la tour de contrôle. Le commandant de bord est le pilote aux commandes.
Dès le décollage, le 737 présente une légère inclinaison vers la droite, qui est cependant corrigée dans les toutes premières secondes. Au bout de 42 secondes de vol, le commandant de bord déclare « ok, command » indiquant qu’il place l’appareil en pilotage automatique. Toutefois, celui-ci ne s’enclenche pas. L’inclinaison vers la droite est alors de 11°et augmente doucement.
L’alarme de roulis de déclenche 1min19 après le décollage alors que l’angle atteint 34° vers la droite. Surpris, le commandant de bord reprend les commandes mais apporte des corrections confuses, accentuant encore l’inclinaison. Lorsque celle-ci atteint 50°, le pilotage automatique s’engage, stabilisant l’inclinaison. Mais le commandant de bord finit par agir de nouveau sur les commandes et l’angle augmente rapidement à 70°. Lorsqu’il atteint 80°, le 737 se trouve à 2 900 pieds, son altitude maximale. Il entame alors un piqué qui augmente encore l’inclinaison, qui ira jusqu’à 115°, et s’écrase à une vitesse de 287 nœuds. Il sera resté 1min42 en vol.
Les enquêteurs estiment donc que l’accident a été causé par une erreur de pilotage. En raison d’un manque de contrôle des indicateurs de vol, l’équipage ne s’est en effet pas rendu compte que l’appareil était incliné et montait en spirale. Ceci, additionné à une absence de visibilité extérieure, a entraîné une désorientation spatiale des navigants, qui n’ont pas pu redresser l’appareil lorsque l’inclinaison lui a fait perdre sa portance et l’a fait piquer du nez.