Le manque de formation et la condition physique des pilotes sont à l’origine de l’accident d’Aeroflot Nord de septembre 2008. Telle est la conclusion de l’enquête menée par le comité fédéral de l’aviation russe (MAK) et publié le 10 février. Ces deux raisons ont entraîné une désorientation de l’équipage et la perte de contrôle de leur Boeing 737-500. L’accident avait fait quatre-vingt-huit victimes et n’avait laissé aucun survivant.
Le 14 septembre dernier, le B737-500 d’Aeroflot Nord, immatriculé VP-BKO et en provenance de Moscou, effectuait les manœuvres finales en vue de son atterrissage à Perm lorsqu’il s’est retourné du côté de l’aile gauche, a piqué et s’est écrasé. Il transportait quatre-vingt-deux passagers, deux PNT et quatre PNC. L’approche s’effectuait de nuit, par temps nuageux et visibilité réduite. L’autopilote et l’automanette étaient déconnectés.
Selon le rapport du MAK, des traces d’alcool ont été retrouvées dans le sang du pilote aux commandes, qui s’était senti mal peu avant l’accident. Toutefois, on ignore à quel point cela a pu influencer ses actions. Il a également été révélé que les périodes de travail et de repos avant ce vol n’étaient pas conformes aux réglementations et avaient pu entraîner un surcroît de fatigue.
Mais la formation est également à blâmer. Le vol n’avait en effet pas été assez préparé, ainsi que l’utilisation du Boeing 737-500. L’équipage a éprouvé des difficultés à interpréter le comportement de l’appareil avec les indications des instruments, le pilotage de l’appareil occidental différant beaucoup de celui des appareils sur lesquels les pilotes avaient longtemps opéré, notamment sur Tupolev TU-134.
Après cet accident, Aeroflot, qui possède 51% d’Aeroflot Nord, avait pris ses distances avec la compagnie basée à Arkhangelsk. Elle a mis fin à leurs accords de partage de codes et lui a interdit d’utiliser le même code IATA – qui est devenu 5N.