New York JFK – London Stansted : la route a l’air prometteuse. Deux compagnies sont nées en 2003 avec l’intention d’en faire leur premier vol : MAXjet et Eos. Si Eos a tiré la première, elle a mis plus de temps à obtenir ses certifications. MAXjet l’a donc devancée le 20 septembre en annonçant le début de ses liaisons entre les deux aéroports pour le 1er novembre. Mais les deux ont le même projet « original » : lancer le premier service transatlantique configuré uniquement en classe affaires.
MAXjet Airways : la low-cost version business
Les voyageurs d’affaires pourront acheter leur billet sur MAXjet dès le 26 septembre. La compagnie privée basée à l’aéroport international de Washington Dulles va opérer six vols par semaine entre New York et Londres. Son Boeing 767-200ER ne comptera que 102 passagers, alors que l’appareil peut en transporter plus de 250, permettant d’agrandir l’espace longitudinal de chaque voyageur à 60 pouces (1,5m). Salons de luxe dans les terminaux, boissons, repas complets, divertissement sur demande… Tous les services classiques de la classe affaires seront présents. La nouveauté : le prix. MAXjet est en effet une low-cost proposant des tarifs bas, de 50 à 75% moins cher qu’une classe affaires sur une compagnie traditionnelle. Les tarifs A/R sont ainsi proposés à partir de 779 USD (environs 640 euros).
Eos Airlines : la business de luxe
Eos se veut quant à elle taillée sur mesure au souhait du voyageur. Ses trois Boeing 757 ne compteront que 48 sièges, au lieu de plus de 200. Chaque voyageur bénéficiera d’environ 2 m² d’espace privatif. La compagnie privée basée à Purchase (Etat de New York) va opérer deux vols aller-retour par jour. Ses opérations devaient commencer au troisième trimestre 2005 mais les dates n’ont pas encore été communiquées.
Ces deux start-up doivent être une nouvelle épine dans le pied des compagnies traditionnelles américaines. Alors que les prix étaient maintenus assez bas sur le marché intérieur en raison de la concurrence des low-cost, les liaisons transatlantiques étaient les seules à être vraiment rentables. Avec l’arrivée de ce genre de concurrence entre deux grandes villes d’affaires, cette situation pourrait être compromise. Le choix de l’aéroport de Stansted n’est pas non plus anodin : les compagnies américaines ne desservent pas cet aéroport qui offre pourtant un accès direct à la City et Cambridge.
Cependant, les compagnies vont vendre seules leurs billets, contrairement à leur précurseur européen PrivatAir qui commercialise ses billets par les systèmes de réservations des compagnies Lufthansa, Swiss ou plus récemment KLM. Elles ont donc un handicap concernant leur renommée. Reste également à savoir si le marché répondra présent à ce nouveau type d’offre. Toutes deux sont confiantes puisque, avant même d’avoir commencé leur liaison, elles envisagent d’étendre la formule.
MAXjet prévoit déjà d’acquérir un B757-200 dans lequel elle ne transportera que 72 passagers et grâce auquel elle pourra augmenter la fréquence de ses vols et ajouter de nouvelles destinations d’affaires aux Etats-Unis.