Un tribunal de Casablanca a ordonné la dissolution de l’influente Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL), créée en 1971, à la suite d’une demande introduite en septembre dernier par Royal Air Maroc. La compagnie réclamait également la nullité de tous les accords et conventions signés entre les deux parties.
Le parquet a soulevé les contradictions qui existent dans les statuts de l’AMPL qui mentionnent comme objet des activités culturelles, sportives et sociales. « Un objet qui ne donne pas le droit de représenter les salariés ou de négocier en leur nom » peut-on lire dans le mémoire du tribunal.
Le document indique par ailleurs que l’association a outrepassé son champ d’action, à l’instar d’appels à la grève et d’élaboration de cahiers revendicatifs, des prérogatives normalement réservées exclusivement aux syndicats.
L’AMPL, forte de ses 469 membres, devrait appel de cette décision. Mais entre temps, ce verdict risque de cristalliser davantage les tensions entre les deux parties, remettant ainsi sur la table l’accord social triennal conclu en mars 2019 après plusieurs mois de négociations. La décision tombe également au moment où 65 pilotes ont récemment été licenciés pour motif économique, sur les 150 qui devraient voir leurs contrats résiliés dans le cadre du plan social de Royal Air Maroc.