Le dernier salon aéronautique de Dubaï a été une nouvelle fois le théâtre d’importants engagements en faveur de la nouvelle génération de Triple Sept de Boeing, à commencer par cette nouvelle commande massive d’Emirates pour 90 nouveaux exemplaires. Divers contrats sont ensuite venus en soutien pour le motoriste concerné ainsi que pour des équipementiers qui monteront à bord d’une flotte qui représente aujourd’hui plus de la moitié du carnet de commandes des 777X en version transport de passagers, soit 205 appareils sur 398.
Évidemment, la grande compagnie aérienne de Dubaï n’a pas eu vraiment le choix pour préparer le remplacement progressif de sa flotte d’A380 dans la prochaine décennie, le 777-9 étant de loin l’avion le plus capacitaire disponible sur le marché. C’est même là son principal atout face à l’A350-1000 d’Airbus, les compagnies du Golfe basant principalement leur modèle économique sur les gigantesques vagues de correspondances intercontinentales à travers leurs hubs respectifs.
Et puis il y a eu cette pique de Tim Clark sur les intervalles de maintenance des Trent XWB-97 dans l’environnement difficile des pays du Golfe (chaleur et sable), se référant à l’expérience de deux de ses proches rivales, et qui vient remettre en question une possible commande d’une cinquantaine d’A350-1000 pour Emirates. Ce n’est pas nouveau, le président de la grande compagnie de Dubaï se montre particulièrement virulent à l’égard de Rolls-Royce depuis des années, notamment avec l’arrivée des Trent 900 sur sa flotte la plus récente d’A380.
Étonnement, les questions critiques n’ont pas vraiment fusé sur le 777X de Boeing durant le 18e Dubai Airshow, alors que la date de livraison du premier 777-9 à Emirates reste toujours aussi flou (pour l’instant fixé à octobre 2025) compte tenu du fait que la campagne de certification de l’appareil n’a pas encore vraiment commencé (pour l’instant annoncé à février 2024 au plus tôt ?).
Et puis il y aura aussi la nécessaire reprise de la production du 777-9 chez Boeing, suspendu depuis l’année dernière, et qui devra aussi faire face aux importantes difficultés de la chaîne d’approvisionnement qui demeurent au niveau mondial. Quant aux potentiels problèmes de jeunesse du 777X et de ses moteurs GE9X dans l’environnement difficile des pays du Golfe, on est encore très loin d’avoir une quelconque analyse opérationnelle pouvant servir de base de comparaison avec un autre programme.
Le 777X a certes une nouvelle fois brillé à Dubaï, mais les questions fâcheuses n’étaient décidément pas pour Boeing durant cette édition. Les choses seront peut-être bien différentes dans deux ans…
