L’évolution du marché de l’aviation d’affaires s’apparente de plus en plus à Un jour sans fin. Alors que chaque année, les conditions semblent réunies pour assister à une véritable embellie, celle-ci ne se concrétise jamais. S’il faut encore attendre les résultats des constructeurs pour établir un bilan solide du secteur, les tendances ne sont guère encourageantes. C’est le cas dans l’étude trimestrielle publiée le 23 janvier par Asset Insight, société spécialisée dans l’évaluation des marchés aéronautiques.
Selon ses barèmes propres, Asset Insight estime qu’au quatrième trimestre 2019, la demande globale pour la flotte d’avions d’affaires à vendre avait diminué de 28 % par rapport au trimestre précédent (ce calcul exclut les avions neufs entrés en service au cours des deux dernières années). Cette baisse est généralisée à l’ensemble des segments de jets (large, moyen et léger), ainsi qu’aux turbopropulseurs.
Dans le même temps, Asset Insight a calculé que les prix minimaux de vente (« ask prices », prix le plus bas auquel un vendeur accepte la transaction) étaient en baisse pour ce début d’année par rapport à un an auparavant, de l’ordre de 3%. La situation des avions de moyenne gamme contraste ce constat global : ils se sont détachés des autres segments avec une hausse de 11% sur la période. A l’inverse, les jets haut de gamme ont connu une baisse de 9%.
L’étude laisse tout de même entrevoir quelques éléments positifs. D’abord les prix ont diminué moins vite en fin 2019 que plus tôt dans l’année. Ensuite, l’écart entre les prix attendus par les vendeurs et ceux proposés par les acheteurs tend généralement à se réduire en ce début 2020, du moins pour les avions légers et moyens. Asset Insight y voit un signe encourageant pour les ventes d’avions d’occasion cette année, sachant que le dynamisme de ce marché conditionne souvent la santé du marché des avions neufs.