La nouvelle usine de freins carbone de Safran restera en France. Le groupe a annoncé le 31 juillet que son conseil d’administration avait choisi de l’implanter au sein du parc industriel de la plaine de l’Ain (PIPA), dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle devrait entrer en service en 2030 et accélérer ses cadences de production jusqu’à augmenter de 25 % les capacités de production de freins carbone aéronautiques de Safran en 2037.
L’usine couvrira une surface de 30 000 m². Elle sera dotée de technologies et de moyens industriels de pointe et largement automatisée. Le projet représente un investissement de 450 millions d’euros. L’installation devrait employer une centaine de personnes à son ouverture, puis doubler ses effectifs.
Olivier Andriès, le directeur général de Safran, rappelle que l’énergie représente 30 % des coûts de production des freins carbone. Un « accès sécurisé à une énergie décarbonée à prix compétitif et stable » a donc été déterminant dans le choix de la localisation. Et la France n’a pas toujours été en pole position pour accueillir le projet. En effet, Safran y réfléchit depuis plusieurs années et la crise de l’énergie survenue à la suite de la guerre en Ukraine, qui avait entraîné une forte hausse des coûts de l’électricité et approfondit la menace d’instabilité, avait poussé Safran à envisager l’Amérique du Nord, où le marché était plus stable, pour son implantation.
Le parc industriel de la plaine de l’Ain l’a toutefois emporté sur une localisation dans l’Oregon ou au Québec. Olivier Andriès affirme que le groupe s’est basé sur des critères objectifs, englobant les coûts d’installation (notamment l’état de préparation des terrains, les connexions, les coûts de l’énergie) et les soutiens et aides que les Etats et les régions pouvaient apporter. Il souligne que le dialogue avec EDF a été particulièrement constructif depuis le mois de mai et le changement de direction à la tête de l’énergéticien. Il précise également que le choix est assez logique dans la mesure où « la capacité supplémentaire de production a vocation à desservir en priorité le marché européen ».
L’usine sera alimentée par du biométhane et de l’électricité décarbonée. Safran ajoute que « sa consommation d’électricité et de gaz sera réduite de près de 30 % et sa consommation d’eau de 80 %. La chaleur émise par le procédé de fabrication du carbone sera, de plus, réutilisée pour alimenter un réseau de chaleur. »
Safran compte déjà trois sites de production de freins carbone, à Villeurbanne, Walton (Etats-Unis) et Sendayan (Malaisie).