Un nouveau bel exemple de contournement des sanctions occidentales contre le régime iranien. Cinq Boeing 777-200ER ont discrètement rejoint l’Iran le 15 juillet en provenance de Siem Reap (Cambodge), des appareils temporairement immatriculés à Madagascar (5R) pour leur convoyage.
Ces Triple sept sont tous d’anciens appareils de la défunte compagnie thaïlandaise NokScoot, coentreprise formée par Scoot (la branche low-cost de Singapore Airlines) et par Nok Air. Ils sont motorisés en Trent 800 (Rolls-Royce). L’ancienne compagnie low-cost long-courrier basée à l’aéroport Don Muang de Bangkok avait été liquidée en juin 2020, conséquence directe de l’impact de la pandémie sur le transport aérien en Asie.
Ces 5 777-200ER avaient quant à eux été stockés depuis la crise du covid à Alice Springs, à Singapour, à Langzhou ou à Jakarta sous immatriculation américaine. Ils avaient ensuite été progressivement remis en service au mois de mai pour rejoindre le Cambodge début juillet.
Le secteur de l’aviation civile iranien est soumis à de lourdes sanctions internationales depuis des décennies, limitant considérablement sa capacité à acheter de nouveaux appareils, des pièces détachées et des services de maintenance auprès des entreprises occidentales. Les compagnies aériennes iraniennes ont cependant réussi à maintenir leurs flottes opérationnelles grâce à une combinaison de cannibalisation, d’acquisitions clandestines et avec une gestion assez créative des approvisionnements pour leur maintenance.
Reste maintenant à savoir quel sera l’opérateur final de ces appareils (on entend parler de Mahan Air, la plus grande compagnie aérienne privée iranienne, proche du Corps des gardiens de la révolution islamique) et quelles seront les destinations assurées par ces 777 (elles risquent d’être assez limitées).