La remise en service progressive de la flotte de Dreamliner depuis le début du mois et le redémarrage des livraisons du nouveau biréacteur long-courrier marquent la fin d’un véritable cauchemar pour Boeing et pour les clients de lancement du programme. De nombreux défis demeurent cependant pour l’avionneur américain qui prévoit notamment de livrer plus d’une soixantaine de 787 avant la fin de l’année pour rattraper son retard.
Les futurs critères de certification concernant l’usage de batteries utilisant la technologie lithium-ion, pourtant déjà répandue dans l’aviation militaire et dans l’aviation d’affaires, auront sans aucun doute raison de la solution technique imaginée par les ingénieurs de Boeing et validée par la FAA dans une logique de retour en vol accéléré. Cette solution, désormais installée sur les 51 appareils livrés, s’apparente en effet plus à du bricolage digne d’une mission du programme spatial Apollo que d’un système qui accompagnera la vie opérationnelle d’un millier d’appareils commerciaux durant plusieurs décennies.
Boeing a beaucoup souffert avec le 787, optant pour une multitude d’innovations technologiques et industrielles (tronçons majoritairement en composite, architecture tout électrique, fournisseurs localisés aux quatre coins du monde…). Des choix qui peuvent paraître aujourd’hui surdimensionnés pour la version de base du Dreamliner, mais qui devraient s’avérer d’autant plus payants que les versions allongées viendront bientôt compléter la famille 787. Le premier exemplaire du 787-9 par exemple, qui se positionne actuellement sur la ligne d’assemblage d’Everett, semble ainsi déjà respecter son devis de masse, une première pour le long-courrier américain.
Ne nous trompons pas ; alors que le programme 787 naissait au Bourget il y a maintenant 10 ans et que de nombreuses incertitudes subsistent, le Dreamliner reste assurément le long-courrier le plus attendu de l’histoire de l’aviation commerciale.