Nous avons vraiment assisté à une bonne remontée de bretelles visant certains grands leaders européens lors du discours du président américain Donald Trump au nouveau siège de l’OTAN à Bruxelles la semaine dernière.
Ces critiques étaient évidemment légitimes, au regard des obligations financières qui ne sont toujours pas respectées par la très grande majorité des membres de l’Alliance et alors que les défis stratégiques ne cessent de s’ajouter, notamment dans la lutte contre le terrorisme mondial.
Évidemment, la hausse progressive des budgets de défense vers les fameux 2% du PIB est en marche et notamment en Europe, en espérant tout de même que cela ne revienne pas à simplement remplir, encore une fois, les caisses des industriels de la défense américains durant les prochaines années.
Les récentes déclarations de la chancelière allemande après le sommet du G7 à Taormina sont évidemment lourdes de sens. Oui, les Européens doivent prendre leur destin en main, et cela passe incontestablement par leur propre défense, une défense plus indépendante des politiques américaines.
Même son de cloche de la part de la nouvelle ministre française des armées, Sylvie Goulard, qui entend bien participer à la construction d’un noyau dur au niveau de la défense de l’Europe, à commencer par l’axe franco-allemand, même si cela prendra du temps. Sylvie Goulard sera d’ailleurs accueillie dès demain à Berlin par son homologue Ursula von der Leyen et l’on sait que les discussions porteront grandement sur le renforcement de la défense européenne.
Bref, l’Europe ne sait pas encore très bien où elle veut aller, mais on sent que les choses commencent à bouger. Près de trente ans après la chute du mur de Berlin, elle recommence même à parler géostratégie. Et c’est peut-être bien là le principal.