Lufthansa serait sur le point de supprimer près de 200 postes en France. Les salariés de la compagnie basés à Roissy-Charles de Gaulle mènent une grève depuis plusieurs jours pour dénoncer ces licenciements. Ils séquestrent depuis 11 heures ce matin leur direction en salle de réunion.
Cela fait aujourd’hui trois jours que le personnel de Lufthansa sur l’escale de Roissy-CDG mène une grève pour dénoncer un plan social de leur compagnie, qui envisagerait de licencier 199 personnes en France. Ces licenciements secs représentent les 75 % des effectifs de la compagnie dans l’Hexagone. Quelque 155 personnes seraient concernées sur l’escale de Roissy-Charles de Gaulle, qui compte 156 salariés. Les 44 employés restants travaillent au sein du département des ventes et du marketing au siège de la compagnie situé à Saint-Denis.
Sur ces salariés, 101 équivalents temps plein (ETP) pourraient être reclassés chez PCA (Paris Customer Assistance), société spécialisée dans l’assistance au sol et déjà présente sur la plateforme aéroportuaire, filiale du groupe Europe Handling.
La grève est menée depuis le 20 novembre dernier de 7 heures à 9 heures et de 17 heures à 19 heures. Le 24 novembre 2013, elle est prévue toute la journée.
La direction séquestrée
À bout de nerfs, les salariés grévistes (100 % des effectifs à Roissy selon les syndicats) ont profité d’une réunion extraordinaire du comité d’entreprise sur le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) ce 22 novembre matin pour séquestrer leur direction, a-t-on appris sur le compte Twitter de l’Unsa Self, syndicat représentatif du personnel de Lufthansa en France. Cette information nous a été confirmée par le délégué syndical Franck Bonot, joint par téléphone.
Les syndicats revendiquent la mise en place d’un plan de départs volontaires (PDV) pour l’ensemble du personnel en France, ainsi que des garanties quant à la préservation des emplois des salariés qui ne souscriraient pas au PDV. « Nous demandons de vraies négociations », indique au Journal de l’Aviation Franck Bonot,.
La direction aurait dévoilé ses intentions lors de la première réunion extraordinaire du comité d’entreprise qui s’est tenue le 5 novembre dernier, révèle l’intersyndicale de Luthansa France, composée de l’Unsa Self, la CFDT, le CFTC et le CFE-CGT.
Les licenciements secs en France s’inscrivent dans le vaste plan de restructuration de la compagnie « Score », dont l’objectif est de permettre au groupe Lufthansa d’améliorer son résultat opérationnel de 1,5 milliard d’euros d’ici fin 2014 à travers notamment la suppression de 3 500 postes. Le groupe Luthansa emploie à ce jour 117 000 personnes, dont 262 en France.