À la rentrée prochaine, le CFA des Métiers de l’Aérien change de locaux. L’école a annoncé le transfert de ses formations de Mécaniciens Systèmes de la Cellule (MAS) de Bonneuil-en-France vers Massy. Ce déménagement provisoire devrait permettre à l’école de préparer son implantation à Dugny, sur le futur pôle aéronautique Aigle.
« Ce n’est pas définitif, il s’agit d’un projet temporaire », prévient tout de suite Laurent Couppechoux, responsable des relations extérieures du CFA (Centre de formation des apprentis) des métiers de l’aérien, lorsqu’on lui demande les raisons du déménagement de l’école à Massy. En effet, si le CFA des Métiers de l’Aérien a décidé d’abandonner ses locaux de Bonneuil-en-France pour aller s’installer sur son site de Massy c’est pour une période bien déterminée de 3 ans. À la rentrée 2015, le CFA regagnera le nord de Paris dans des locaux flambant neuf à Dugny, sur le futur pôle aéronautique Aigle, projet mené par le pôle de compétitivité aérospatial ASTEch Paris Région. L’école se rapprochera ainsi de ses entreprises partenaires, notamment Air France Industries et Eurocopter, dont le déménagement de La Courneuve à Dugny est prévu fin 2014.
L’implantation sur le futur pôle aéronautique de Dugny-Le Bourget (93) fait partie du projet CFAéro NG du CFA des Métiers de l’Aérien. Le nouveau centre aura une capacité d’accueil de 500 alternants, contre 468 à ce jour sur son site de Bonneuil-en-France.
Un transfert stratégique…
La raison principale du déménagement est financière. En effet, Laurent Couppechoux explique que « les conjonctures sont difficiles dans le circuit de l’apprentissage. Le déménagement sur Massy est stratégique puisqu’il va nous permettre de capitaliser pendant deux ans ».
De plus, il explique que le transfert n’aura qu’un impact limité sur les 120 jeunes actuellement en formation à Bonneuil-en-France, puisque seuls 23 se transféreront vers Massy et que parmi eux seulement 6 habitent dans le Val-d’Oise, tous les autres sont domiciliés dans les banlieues sud.
Néanmoins, Laurent Couppechoux précise que des dispositifs notamment d’hébergement seront mis en place pour ne pas pénaliser ces 6 jeunes. Les 24 jeunes en bac pro TAS (Aérostructure) resteront, eux, sur le Nord de Paris à La Courneuve au sein du site d’Eurocopter. Tous les autres finissent leur cycle de formation.
Par ailleurs, sur le plan de l’emploi, Laurent Couppechoux insiste sur le fait que tous les postes seront maintenus.
… qui ne fait pas l’unanimité
Dans un contexte d’élections législatives, ce projet de fermeture du site de Bonneuil-en-France avait soulevé des remous au sein des élus locaux du Val-d’Oise, fin mai. Le socialiste Jean-Pierre Blazy, candidat aux législatives, avait par exemple, fait savoir dans un communiqué de presse publié le 31 mai dernier que « cette fermeture est un contre-sens et une aberration […] fermer le CFA de Bonneuil-en-France, c’est oublier que le Nord-est francilien est fortement touché par le chômage. À proximité de deux aéroports internationaux comme Roissy – CDG et Le Bourget, il est évident que les métiers de l’aérien constituent un important réservoir d’emplois pour nos jeunes. Sans cette formation qui a fait la preuve depuis 2002 de son efficacité, on ne fait qu’aggraver les difficultés du territoire ».
Pour ce défendre de ces accusations, Laurent Couppechoux s’explique : « Nous ne nous désengageons pas, car avec ce projet, le développement se fera plus au Nord ». « D’ailleurs, nous avons le soutien du conseil général et des entreprises du secteur », conclut-il.