Le moins que l’on puisse dire, c’est que la crise liée à la pandémie de covid-19 a bouleversé l’aérien. On a longuement parlé du cargo comme activité salvatrice mais l’aviation d’affaires a elle aussi tiré son épingle du jeu, sa reprise se dessinant en V et en tout cas beaucoup plus rapide que lors de la crise financière de 2008, dont elle avait eu beaucoup de mal à se relever.
Si le salon EBACE doit se contenter d’une version virtuelle en 2021, il s’agit davantage du reflet de la situation sanitaire globale que de l’état de santé spécifique de l’industrie. Les avionneurs / équipementiers comme les compagnies d’aviation d’affaires ne réduisent pas leurs investissements. Cela s’est vu de façon éclatante avec la présentation du nouveau Falcon 10X de Dassault mais cela se confirme chez tous les industriels, qui n’abandonnent ni ne ralentissent les développements sur leur gamme de produits.
Evidemment, 2020 a été une année difficile, avec les répercussions que les confinements successifs ont pu avoir sur les chaînes d’approvisionnement et sur le droit de voyager, notamment dans les premiers mois de la crise. Mais ses stigmates pourraient être effacés dès le second semestre de 2021, lorsque les vols d’affaires devraient avoir retrouvé leur niveau de 2019, et dès 2022 au niveau industriel, en termes de cadences de production.
Le marché semble être resté dynamique, Collins Aerospace ayant par exemple constaté une augmentation de son activité de rétrofit, qui suggère que les échanges ne faiblissent pas sur le marché de l’occasion. De même, les opérateurs d’affaires n’ont généralement pas changé leurs projets d’acquisition, observe Honeywell.
Eux voient l’avenir sous un jour éclatant. Le niveau d’activité est déjà revenu à 85% du niveau de 2019 et les 100% devraient être atteints avec la période estivale. Mieux, la crise liée à la pandémie a poussé dans leurs avions une nouvelle clientèle, qui n’avait jusqu’alors pas osé franchir le pas, et convaincu les utilisateurs historiques d’y recourir davantage puisque les vols commerciaux ne peuvent plus répondre dans l’immédiat à leurs besoins de déplacement intercontinentaux. Et s’il y a une autre tendance qui s’est amorcée, en lien avec cette évolution, c’est la hausse de la demande pour les jets larges et long-courrier. Se pourrait-il, comme le résume Simon Rochefort, VP France responsable des ventes de VistaJet, que l’aviation d’affaires ait démarré son âge d’or ?
