Cela fait maintenant pratiquement un an jour pour jour que les États-Unis ont interdit l’entrée sur leur sol des ressortissants des pays d’Europe, une lourde décision qui allait déclencher toute une série de mesures similaires aux quatre coins du globe et qui allait entraîner une première année de misères pour l’aviation mondiale. Depuis, la viabilité même du transport aérien est clairement en jeu, lui qui n’a cessé de rapprocher les peuples et qui demeure un pilier économique majeur pour de nombreux pays, que ce soit en créant des emplois qualifiés, en facilitant le commerce ou en soutenant le tourisme.
En Europe, les voyages en avion sont aujourd’hui pratiquement réduits à néant, avec la multitude de mesures unilatérales destinées à freiner l’arrivée de certains variants du coronavirus. Quant aux frontières extérieures de l’UE, elles demeurent toujours fermées « jusqu’à nouvel ordre » pour pratiquement l’ensemble de la planète. La peur et le sacro-saint principe de précaution viennent d’ailleurs encore de frapper durement avec la suspension du vaccin AstraZeneca, comme si nous avions le luxe d’attendre, comme si la balance bénéfice-risque n’était pas évidente.
Pendant ce temps, les États-Unis continuent de vacciner en masse, à hauteur de plus de 2 millions de personnes chaque jour. À ce rythme, les trois quarts de la population américaine seront protégés à la fin août. Et les retombées sur le transport aérien américain ne vont pas manquer de se faire sentir.
Les principales compagnies aériennes constatent déjà en effet une amélioration des réservations pour les prochains mois, une tendance qui ne devrait plus s’inverser. Les aéroports américains ont d’ailleurs enregistré leur plus haut niveau de trafic depuis un an le week-end dernier. Et c’est sans doute aussi des États-Unis que devrait émerger la plus importante commande d’avions commerciaux de l’année avec Southwest, la compagnie low-cost texane pouvant potentiellement s’engager sur 300 nouveaux monocouloirs, et très certainement sur des Boeing 737 MAX.
Les États-Unis n’ont pas vraiment bien géré la pandémie, tout comme l’Europe d’ailleurs. Mais comment ne pas constater que l’UE reste toujours empêtrée dans des certitudes qui décrédibilisent son ambition d’apparaître comme une grande puissance aux yeux du monde. Fort heureusement, l’espoir de sortir de cette crise reviendra, mais il reviendra encore de l’Amérique.

