L’avenir s’est assombri pour El Al. La compagnie israélienne a annoncé le 14 novembre sur la Bourse de Tel Aviv qu’elle renonçait à commander jusqu’à dix Boeing B787 sur lesquels elle avait posé des options. L’abandon n’est peut-être pas définitif mais la compagnie perd ses créneaux sur la ligne d’assemblage pour des livraisons en 2012 et 2013. L’éventuelle commande était estimée à entre 800 millions et 1,5 milliard de dollars.
El Al a pris cette décision après avoir mené une révision de ses besoins futurs. La compagnie est en effet en perte de vitesse et a annoncé une grosse perte sur la première moitié de l’année 2006, due aux coûts du pétrole et à la guerre contre le Hezbollah cet été. Mais ses problèmes financiers datent de bien avant cela et elle a lancé sa restructuration dès septembre 2005. Plusieurs postes de dirigeants n’ont pas été renouvelés, des démissions ont été négociées et les discussions se poursuivent avec les syndicats pour licencier davantage de personnel.
C’est dans ce cadre peu idyllique que El Al a mené cette réévaluation de ses besoins en appareils. Elle prévoit de supprimer les routes non rentables, tout en augmentant ses services vers les Etats-Unis et l’Extrême-Orient. Pour cela, elle a maintenu sa commande de deux Boeing B777, qui devraient intégrer sa flotte durant l’été 2007. Les trente et un appareils de sa flotte sont tous issus des usines du constructeur américain.
Si sa santé financière est défaillante, El Al a la réputation d’être la compagnie la plus sûre du monde. La plupart des pilotes sont issus de l’armée israélienne, des agents de sécurité armés sont mêlés aux passagers à chaque vol et certaines structures de ses appareils sont renforcées afin de prévenir ou atténuer autant que possible tout acte terroriste. Quelques uns sont même équipés de dispositifs anti-missile. La compagnie nationale israélienne craint en effet que des attaques soient portées contre elle. Elle est notamment interdite de survol des pays arabes, ce qui ne lui facilite pas la tâche pour réduire ses coûts.