« Nous naviguons toujours dans un monde très turbulent, nous avons des conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, les taux d’intérêt élevés qui, puisque l’inflation diminue, devraient baisser… ». Le tableau présenté par le PDG de Dassault Aviation à la veille de l’ouverture du plus grand salon dédié à l’aviation d’affaires en Europe n’était guère plus réjouissant que celui de l’année dernière à la même époque, et il ne faudra certainement pas s’attendre à des annonces tonitruantes de la part des OEM durant cette édition d’EBACE.
Bombardier et Gulfstream avaient d’ailleurs déjà annoncé la couleur en décidant de ne pas participer au salon de Genève, préférant privilégier d’autres événements pour présenter et vendre leurs jets d’affaires, loin des risques potentiels d’une attaque d’activistes pendant l’événement.
Les organisateurs s’y sont d’ailleurs particulièrement préparés, ce que tous les visiteurs du salon ont pu constater depuis son ouverture, ne souhaitant pas revivre le fiasco sécuritaire de l’année dernière ou des centaines de militants écologistes s’étaient introduits sur les aires de l’aéroport de Cointrin.
La convention EBACE s’est donc particulièrement orientée sur la thématique d’une aviation plus durable, en droite ligne avec les objectifs du Net Zéro Carbone pour 2050. L’EBAA rejoint ainsi l’initiative « Climbing. Fast. » de la NBAA américaine lancée l’année dernière.
Tous les acteurs s’accordent ainsi à aller plus vite que bien d’autres industries en misant sur les SAF et sur des technologies de rupture, même si 2050 c’est si lointain, mais en même temps si proche, au regard des délais de mise en place de ces futures avancées. L’aviation d’affaires pourra même être un important moteur pour la décarbonation progressive du secteur, introduisant certaines technologies avant l’aviation commerciale, alors qu’elle-même ne représente que 0,04% des émissions carbone mondiales.
Ceux qui l’ont particulièrement bien compris c’est ceux qui travaillent sur les nouvelles mobilités, particulièrement représentés cette année à Genève, que ce soit avec des projets d’avions électriques ou des eVTOL.
Pour ce qui est de propulsion hybride électrique, sans doute l’un des prochains grands axes de réflexion sérieux pour tous grands avionneurs présents sur le segment des jets d’affaires, il faudra malheureusement encore attendre un peu.
			

