En pleine crise, les aéroports français viennent d’être victimes d’une série d’actions bien coordonnées de la part de militants écologistes exigeant une réduction du trafic aérien.
Les manifestations sur les plateformes de Roissy CDG, Bordeaux-Mérignac et Nantes-Atlantique ont été les plus significatives, des actions soutenues par les collectifs ANV Cop 21 et Alternatiba, mais aussi par l’ONG Greenpeace ou encore par des personnalités politiques du parti d’extrême gauche La France insoumise.
Au programme, des revendications contre le projet du terminal T4 de Roissy, et plus généralement contre tous les projets de développement des aéroports en France (Nantes, Marseille, Caen, Mulhouse…). Le transport aérien gît au sol et le moment est propice pour finir de l’achever, alors que des dizaines de milliers de personnes pourraient bientôt perdre leur emploi faute de reprise significative des vols avant des mois.
C’est incontestablement une vision politique, très symbolique, sans doute peu représentative du souhait de l’ensemble des Français, mais elle fait du bruit.
Ailleurs dans le monde, le développement de l’aéroport international de Canton en Chine s’est accéléré il y a quelques jours avec le feu vert des autorités chinoises pour le lancement de la troisième phase du projet.
Un an seulement après l’ouverture de la première tranche de l’aéroport de Pékin-Daxing (capacité nominale de 72 millions de passagers par an, objectif de 200 millions), l’aéroport de Canton-Baiyun au sud du pays va se voir ajouter une quatrième et une cinquième piste, un gigantesque troisième terminal de plus de 42 hectares (pratiquement la surface de celui de Hong Kong Chep Lap Kok à son ouverture) et les deux terminaux existants vont être agrandis. Sa capacité passera ainsi de 80 millions de passagers aujourd’hui à 120 millions dans 10 ans (et 140 millions à horizon 2045). Il représente le plus important projet de reconstruction et d’expansion aéroportuaire en Chine.
C’est assurément une vision stratégique, mûrement planifiée, très certainement comprise et défendue par une grande partie de la population chinoise, et elle sera menée sans tumulte.
Les choix de la France, et plus généralement aussi ceux de l’Europe, préfigureront peut-être la direction à suivre pour le monde d’après. L’inverse serait hélas synonyme de déclinisme sous couvert de bien-pensance sur le climat. Après tout, c’est aussi un bon moyen de dilution des responsabilités…

