Tout semble réglé comme une horloge pour les monocouloirs de l’avionneur américain Boeing. Le 8888ème 737 a été, comme on devait s’y attendre, livré à une compagnie chinoise en février dernier, le réacteur LEAP-1B de CFM International vient d’être certifié aux États-Unis et en Europe et la flotte des quatre 737 MAX 8 d’essais est désormais au complet, le programme respectant scrupuleusement son calendrier.
Pourtant, Boeing ne cesse de s’interroger sur le positionnement de sa quatrième, et certainement dernière famille de 737. Le 737-7 ne se vend pas et l’avionneur semble être en discussion avec les deux principaux clients de la plus petite variante du 737 MAX pour leur proposer une version légèrement raccourcie du 737-8 qui pourrait accueillir 150 passagers, un appareil qui sera donc un peu moins éloigné du coeur du marché.
Boeing réfléchit d’ailleurs toujours au « Middle of the Market », le fameux « MoM » destiné à remplacer le 757 et qui échappe aujourd’hui à l’avionneur américain au profit des différentes variantes de l’A321neo d’Airbus. Il faut dire que la tendance est plutôt inquiétante.
Avec seulement 17% de part de marché face à son concurrent direct, le futur 737-9 est littéralement en train de sombrer. C’est en quelque sorte le symptôme du fameux « trou dans la gamme de Boeing » que ne manquait pas de stigmatiser le tonitruant John Leahy chez Airbus lors du dernier salon de Singapour.
On comprend bien que Boeing n’a pas grand-chose à gagner en travaillant sur une nouvelle variante visant le bas du marché actuel. C’est le coeur de celui de demain qui est aujourd’hui critique et qui occupe la direction de Boeing. C’est sans aucun doute aussi son tout prochain pas.

