Pour ATR, 2009 a été une année de résistance, comme le sera 2010. L’avionneur franco-italien a publié son bilan le 18 janvier. Bien que l’année ait été difficile et que les perspectives restent sombres, les objectifs fixés ont été atteints et, selon le Président Stéphane Mayer, ATR devrait être rentable.
Une stabilisation de l’activité a été observée dans tous les domaines. Cinquante-quatre turbopropulseurs ont été livrés et le chiffre d’affaires a atteint 1,4 milliard de dollars. Si ces résultats ont à peine plus importants que ceux de 2008, ils restent les meilleurs de l’histoire d’ATR.
Quant aux commandes, elles ont porté sur quarante appareils et dix-sept options. La moitié d’entre elles concernent des ATR de la série 600, l’espagnole Air Nostrum en ayant notamment acquis une dizaine, une petite victoire compte tenu du fait que la compagnie était principalement cliente de Bombardier. Grâce à elles, le programme ATR a atteint le cap symbolique du millier de commandes depuis le début du programme. Le carnet s’élève aujourd’hui à 136 appareils, dont cinquante-neuf de série 600, soit plus de deux ans de production. Les dernières commandes révélées par l’avionneur franco-italien concernent 3 ATR 72-500 livrables à l’israelienne Arkia, à l’albanaise belleair et à la suédoise Golden Air.
Autre fait marquant : les demandes pour des appareils de seconde main ont plus que doublé, passant de treize en 2008 à vingt-neuf en 2009. Les turbopropulseurs sont donc de plus en plus demandés, d’autant que cette demande s’ajoute aux commandes d’appareils neufs et ne leur nuit pas.
La série 600 progresse
La série 600 colle elle aussi à ses objectifs. Le premier vol d’un ATR 72-600 a eu lieu en juillet 2009, lançant le programme d’essais en vol. En novembre, c’est le premier prototype d’ATR 42-600 qui a été mis sous tension. Les deux modèles évoluent conformément au calendrier qui leur avait été fixé.
La certification de l’ATR 72-600 est donc toujours attendue pour la fin de l’année, en vue de livraisons débutant au premier semestre 2011. C’est alors que l’ATR 42-600 devrait obtenir la sienne, pour des livraisons devant débuter à la fin de l’année 2011.
Perspectives pour 2010
Selon ATR, les commandes ne devraient pas augmenter dans les deux prochaines années. 2010 sera encore difficile et pleine d’incertitudes. Le but de l’avionneur va donc être la consolidation. Les livraisons, les commandes et le chiffre d’affaires devraient se maintenir au niveau de 2009. ATR va également poursuivre l’expansion de ses services au client, notamment en ouvrant de nouveaux centres de formation – comme à Kuala Lumpur cette année.
La flexibilité va rester le maître mot de la production. En 2009, dix-neuf commandes ont été annulées qui vont avoir un impact sur les comptes à partir de 2010. Plusieurs livraisons ont également été repoussées. Comme souvent, ATR débute 2010 avec des slots libres sur la ligne de production. L’avionneur considère ceci comme un avantage compétitif puisqu’il se ménage ainsi la possibilité de livrer très rapidement une compagnie qui aurait un besoin immédiat de nouveaux appareils.
Le degré d’urgence des compagnies va également déterminer le rapport entre les commandes d’ATR de série 500 et de série 600. Elles devraient être équivalentes, 50% concernant des ATR de série 500, disponibles rapidement, et 50% des séries 600, plus modernes.