Les opérateurs des Sharklets d’Airbus, disponibles sur les A319, A320 et A321, peuvent être satisfaits. Les nouvelles extrémités de voilure portantes, qui remplacent les traditionnels wingtip fences des monocouloirs de l’avionneur européen, affichent une amélioration de la consommation en carburant qui peut dépasser les 4% pour les vols les plus longs.
Ces nouveaux dispositifs, qui permettent de réduire l’importance des écoulements tourbillonnaires marginaux générés en extrémité de voilure, sont automatiquement rentabilisés quelles que soient leurs missions sur des appareils neufs. Le premier appareil ainsi équipé, un A320, avait été livré en décembre 2012 à AirAsia.
Tom Williams, vice-président des Programmes Airbus a indiqué le 13 janvier à Toulouse que 250 des 493 monocouloirs livrés l’année dernière étaient dotés des nouvelles voilures marginales proposées aujourd’hui en option. Cette part va encore doubler cette année car plus de 90% des nouvelles livraisons sont désormais équipés de Sharklets. La famille A320neo sera quant à elle équipée en standard, participant ainsi à la baisse de la consommation de carburant de l’ordre de 20% attendue sur les monocouloirs remotorisés.
Interrogés par Le Journal de l’Aviation, des pilotes de différentes compagnies aériennes opérant avec les deux versions, avec et sans Sharklets, ont réellement constaté une très nette baisse de la consommation engendrée par les nouvelles voilures marginales sur des vols dont la phase de croisière dépasse les deux heures.
Certains d’entre eux précisent que la réduction de la traînée induite peut même être constatée directement en phase de descente, moteurs au ralenti, l’appareil ayant tendance à prendre plus de vitesse, ce qui conduit à utiliser plus souvent les aérofreins. Le léger gain de portance est également observé en phase d’atterrissage, les pilotes constatant qu’il leur faut retarder légèrement l’arrondi.
Seul élément négatif, l’éclairage des feux anticollisions stroboscopiques (strobe), désormais implantés directement sur les bords d’attaque du winglet, et qui a tendance à un peu trop inonder le cockpit lors des vols de nuit sur l’A320. « Il ne faut pas être épileptique » plaisante l’un d’entre eux, qui vole pour une grande compagnie française. Une solution de modification aurait déjà été apportée par Airbus.