Ce sera la plus importante commande de l’histoire d’Air France-KLM. La deuxième phase du renouvellement de la flotte d’avions moyen-courriers des compagnies du groupe franco-néerlandais est lancée, avec un appel d’offres pour quelque 160 monocouloirs remotorisés à destination de KLM et Transavia.
Évidemment, la logique fait clairement pencher la balance du côté de la famille 737 MAX de Boeing, l’avionneur américain étant ici plus que particulièrement bien placé (tout comme le LEAP de CFM International) pour rafler la totalité de ce futur contrat pour des raisons évidentes de simplification opérationnelle, mais aussi de coût. On sait aussi que les négociations entre Boeing et Air France-KLM durent même depuis quelques années, des discussions évidemment mises de côté un temps suite aux déboires de la dernière génération de monocouloirs de l’avionneur américain. D’ailleurs, la surprenante lettre d’intention passée par IAG en juin 2019 au Bourget n’était pas celle qui était la plus attendue.
Mais ce que l’on constate aussi c’est que cet appel d’offres ne concerne pas vraiment directement la compagnie Air France, signe que le groupe franco-néerlandais a des projets bien différents, et tout aussi logiques, pour venir rajeunir les monocouloirs de plus de 174 sièges de la compagnie française (44 A320 et 19 A321). Airbus est ici dans son pré carré, une position évidemment renforcée par le très important soutien financier de l’État français à la compagnie pour résister à la crise depuis 15 mois, quitte à venir aussi y placer son nouvel A321XLR pour ouvrir des nouveaux marchés.
La future méga-commande d’Air France-KLM est donc déjà le fruit de très nombreux arbitrages déjà réalisés, même si certains syndicats de la compagnie française y voient surtout un nouveau signe criant de l’essor des activités moyen-courrier les plus rentables du groupe, au détriment de celles présentes sur le hub de Roissy CDG.
Mais on l’aura compris, cet appel d’offres n’est finalement là que pour permettre d’obtenir la meilleure proposition commerciale de Boeing, alors qu’Airbus n’a finalement strictement aucun intérêt à transiger sur ses prix compte tenu de sa position dominante sur le marché.
