Créé en 2005 et présent dans les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées, le pôle de compétitivité Aerospace Valley est spécialisé dans l’aéronautique, l’espace et les systèmes embarqués. Présidé par Agnès Paillard, le pôle fait partie de la catégorie des pôles de compétitivité « très performants ».
Ses missions
Aerospace Valley est une « machine à projets », indique Marc Péré, son directeur général. Chaque année le pôle labellise près de 20 projets soumis par ses membres, composés de PME, ETI, laboratoires de recherche et grands groupes. Sur ces projets, près de la moitié arrive à voir le jour grâce au financement du Fonds unique interministériel (ou FUI), destiné à soutenir des projets de R&D collaboratifs présentés par des membres des pôles de compétitivités (71 en France, dont trois dans le domaine de l’aéronautique).
À l’image des autres pôles de compétitivité, notamment aéronautiques, Aerospace Valley a signé un contrat de performance pour la période 2013-2018 dans le cadre de l’Ère 3 des pôles de compétitivité du gouvernement. « Dans l’Ère 3 des pôles de compétitivité, l’État et les collectivités territoriales nous demandent d’atteindre des objectifs en matière de croissance économique et de création d’emplois, à travers des projets R&D », poursuit Marc Péré. Les projets développés devront répondre aux enjeux futurs du secteur aéronautique et spatial : l’avion du futur, les nouveaux matériaux pour les satellites et les avions, l’énergie à bord, les systèmes embarqués.
| Aerospace Valley en chiffres
637 adhérents, dont 350 PME Objectif de 700 adhérents à horizon 2014 679 projets R&D labellisés ou agréés depuis la création du pôle en 2005 93 000 emplois |
Ses actions
Dans sa feuille de route stratégique 2013-2018, Aerospace Valley se fixe trois objectifs majeurs : « les projets R&D et leurs débouchés marché, les actions de soutien à la croissance des PME et l’accès à de nouveaux marchés par la diversification ». Ce plan stratégique devrait entrainer la création d’emplois.
Pour atteindre ses objectifs, le pôle de compétitivité du sud-ouest s’est notamment adossé à l’agence spatiale européenne (ESA), qui a lancé l’ESA-BIC Sud-France, un incubateur (le 8e de ce type en Europe) qui vise la création de 75 nouvelles start-ups liées à l’espace dans les 5 années à venir dans les régions Aquitaine, Midi-Pyrénées et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ces entreprises doivent développer les données spatiales ou exploiter des transferts de technologies du spatial vers d’autres secteurs. « L’ESA-BIC Sud France fédère trois régions et cinq incubateurs (Sophia Antipolis, Toulon, Biarritz, Bordeaux et Toulouse) », avait précisé Agnès Paillard, présidente d’Aerospace Valley, lors du lancement de l’incubateur, qui implique également le Pôle Pégase.
Parallèlement, le pôle souhaite mettre en place un plan d’aide aux entreprises baptisé « Business Success Initiative ». Ce dernier devrait permettre à des sociétés porteuses de projets innovants de bénéficier d’un soutien financier jusqu’à la mise sur le marché de leur produit. Le coût de cet accompagnement sera remboursé une fois le produit vendu.
Par ailleurs, une commission a été constituée afin de permettre aux PME de s’ouvrir à de nouveaux marchés, notamment dans d’autres secteurs.
L’emploi et la formation
« La priorité la plus importante aujourd’hui pour l’industrie aéronautique c’est la production. Avec des carnets de commandes remplis pour 7 – 8 ans de production, l’emploi est un grand enjeu pour nos industriels. Pourtant, nous manquons de profils qualifiés sur des métiers comme ajusteur-monteur, chaudronnier, soudeur… La création de campus est primordiale pour lutter contre les métiers en tension. Ces campus doivent être en rapport étroit avec les pôles de compétitivité, afin que les formations répondent efficacement aux besoins des entreprises.», explique Mr Péré.
Avec 93 000 salariés actuellement, Aerospace Valley ambitionne d’augmenter de 8 % les effectifs d’ici 2015 et de 15 % d’ici 2018. Cet objectif est atteignable si les projets sont menés jusqu’au marché.
Son financement
Aerospace Valley dépend du ministère de la Défense. Chaque année, le pôle reçoit un budget de fonctionnement apporté par les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées, les métropoles Toulouse et Bordeaux et la DGA. Ce financement est de 1,6 million d’euros.
Les projets, eux, sont financés à la fois par les pouvoirs publics — l’État et les collectivités territoriales (380 millions d’euros depuis 2005) — et les entreprises (850 millions d’euros depuis 2005).