Le secrétaire d’État à la Défense Chuck Hagel a présenté le 24 février un ensemble de mesures destinées à réduire les coûts tout en maintenant une armée opérationnelle. Le budget estimé est chiffré à 496 milliards de dollars pour l’année fiscale 2015. Chuck Hagel a parlé de mesures destinées à « adapter et à remodeler » la nation américaine, afin d’assurer la protection de sa sécurité.
La stratégie de Défense des États-Unis, ainsi qu’elle sera présentée dans le prochain Livre blanc, se centre sur la défense du territoire national contre toute menace stratégique, la construction d’une sécurité globale avec le maintien de la capacité de projection et de dissuasion, la préparation opérationnelle. Deux constats ont été tirés par le Pentagone : les nations étrangères se sont tellement développées que la supériorité américaine n’est plus considérée comme acquise et les dépenses militaires n’atteindront pas les niveaux annoncés l’année dernière par le président Barack Obama.
Trois lignes directrices ont été définies par le Pentagone : les effectifs militaires vont baisser, ils ne seront pas taillés pour de longues et importantes opérations de stabilisation ; il est nécessaire de maintenir l’avantage technologique par rapport aux « adversaires » ; l’armée doit être prête et capable d’intervenir rapidement.
Des principes qui ressemblent à ceux définis par le Livre blanc français. Ainsi, Chuck Hagel détaille une armée « restreinte mais efficace » avec une priorité accordée à une force d’intervention rapide. La composante nucléaire de dissuasion est également maintenue, avec des investissements « importants » pour « préserver une force nucléaire sûre, fiable et efficace ». Les forces spéciales sont elles aussi mises en avant par le Pentagone, qui prévoit de les faire passer de 66 000 à 69 700 personnels.
Concernant l’US Navy, les onze porte-avions et groupes aéronavals devraient être maintenus. Une information à mettre en suspens toutefois, car le sort de l’USS George Washington n’a pas encore été définitivement scellé. Ce porte-avions, qui doit subir une période majeure d’interruption à mi-vie, serait retiré du service actif si le niveau de budget de 2016 équivaut au séquestre de l’année passée. Selon le Pentagone, le maintien de ce bâtiment coûterait 6 milliards de dollars, une économie potentiellement intéressante. De même, les commandes de F-35 pourraient être ralenties, voire stoppées pendant un moment.
Dans l’US Army – qui verra ses effectifs passer de 520 000 à 440-450 000 militaires – la flotte d’hélicoptères va subir des transferts entre la réserve et l’active. L’US Army verra sa flotte réduite de 25%, celle de l’Army National Guard de 8%. Les hélicoptères d’attaque AH-64 Apache de l’Army Guard pourraient être transférés à l’US Army, tandis que celle-ci cèderait ses UH-60 Black Hawk à la réserve. Les nouvelles orientations budgétaires pourraient même contraindre au retrait du service actif des OH-58 Kiowa et des Bell 206 « JetRanger » d’entraînement.
Les changements doivent encore être approuvés par le Congrès avant d’être entérinés.