Alors que l’activité civile d’EADS se porte très bien (sept années de production en perspective), le bilan de l’activité Défense est un peu plus mitigé. Le chiffre d’affaires global de la composante militaire pour l’année 2012 se monte à 11,6 milliards d’euros, un chiffre sensiblement identique à l’année 2011 (11,5 milliards).
Tom Enders, CEO du groupe d’aéronautique, déclare bien volontiers que le groupe « restera un acteur significatif dans le domaine de la Défense », arguant du fait que le chiffre d’affaires était loin d’être négligeable et que le groupe restait numéro 1 ou 2 en Europe dans ce domaine.
Marwan Lahoud, le directeur de la stratégie et du marketing, a quant à lui annoncé que le groupe allait se concentrer sur les domaines qui rapporteraient de la valeur et dans lesquels EADS serait véritablement « compétitif ».
Par ailleurs, l’éventail de produits et d’équipements du groupe est « probablement meilleur » que d’autres entreprises de Défense, la gamme allant des avions de combat aux avions de transport, en passant par des avions ravitailleurs et les hélicoptères.
Concernant le programme A400M, Tom Enders reste confiant : « Ce sera une année passionnante pour l’A400M », confirmant également les quatre livraisons prévues, ne voyant « aucun obstacle qui pourrait retarder les livraisons ». L’armée de l’air doit réceptionner son premier avion au second trimestre, deux autres d’ici la fin de l’année 2013. La Turquie doit également recevoir son premier avion au cours de l’année.
Le CEO d’EADS rappelle tout de même que les avions ne posséderont pas tout de suite leur « pleines capacités opérationnelles », mais que des améliorations des performances militaires seront apportées au fur et à mesure, en accord avec les armées concernées.
A la question de savoir où se situe le groupe dans le domaine des drones MALE, EADS répond que « les efforts sont reportés », en raison des contraintes budgétaires qui affectent les États. Mais l’espoir demeure concernant un potentiel futur projet pan-européen.
Sur les drones de combat, EADS annonce clairement que rien ne sera fait ni développé sans fonds alloués par les gouvernements et que le développement d’UCAV devra d’abord être reconnu comme une composante essentielle par les États.
Enfin, revenant sur l’échec de la fusion avec le britannique BAE Systems, Tom Enders a clairement répondu qu’il ne s’agissait pas d’un échec de la part des deux industriels, mais bien plus de considérations politiques incompatibles. « Il n’y a pas d’Europe de la Défense » a déclaré Tom Enders, preuve s’il en est, une fois de plus, que les concepts de « pooling and sharing » ne sont décidément pas encore tout à fait appliqués.