Le moins que l’on puisse dire, c’est que le programme de maturation et de démonstration technologique RISE suscite maintenant un intérêt certain de la part des deux grands OEM mondiaux. L’avionneur Boeing vient ainsi de rejoindre l’équipe de recherche formée par GE Aerospace et la NASA pour venir étudier l’aérodynamique d’un moteur Open Fan installé sur une aile d’avion dans des conditions de vol simulées grâce aux importants moyens de calculs du Département de l’Énergie des États-Unis, via l’Oak Ridge National Laboratory.
La problématique est ici de mieux comprendre l’interaction entre un moteur à soufflante non carénée et l’avion en lui-même, ce qui déterminera le positionnement idéal de ce type de moteur au niveau de la voilure. Évidemment, placer un Open Fan à l’arrière d’un fuselage avec un empennage en T semble bien plus simple, mais cette solution n’est pas non plus idéale pour les opérateurs et pour des avions plus capacitaires que des monocouloirs moyen-courriers.
Comme Airbus un peu plus tôt, Boeing cherche surtout à disposer de différentes options sur la table pour pouvoir se prononcer sur un futur programme d’avion commercial à la fin de la décennie, et venir ainsi gommer les années difficiles de la dernière génération de 737. Jusqu’à présent, l’avionneur américain s’était surtout investi dans l’étude des voilures hautes haubanées à grand allongement en utilisant les travaux du projet Transonic Truss-Braced Wing (TTBW), avec son démonstrateur X-66 basé sur un MD-90 qui doit voler d’ici quatre ans.
Il faut dire aussi que le programme d’Open Fan RISE mené par GE Aerospace et Safran promet un peu l’eldorado pour l’aviation commerciale, avec une efficacité propulsive similaire à celle d’un turbopropulseur tout en permettant des vitesses similaires à celles des actuels avions monocouloirs, une vraie rupture qui ne nécessite pas de changer fondamentalement l’architecture des avions de ligne rapides comme on l’a connaît depuis la fin des années 50.
Le chemin reste cependant sinueux avant le lancement hypothétique d’un nouveau programme et Boeing a encore de nombreuses choses à finaliser pour revenir sur le devant de la scène dans l’aviation commerciale, à commencer par les certifications de ses 737-7 et 737-10 puis de ses 777-9 et 777-8F.
L’avionneur s’est néanmoins mis en phase avec le puissant syndicat IAM pour qu’un tel futur programme soit produit dans la région de Seattle, une des conditions voulues par les machinistes pour mettre fin à la récente grève.
Et désormais, le programme RISE de CFM International est aussi entré dans l’équation…
 
			 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
