Difficile de passer à côté d’un tel sujet, même pour un média dédié à l’actualité aéronautique. La dissolution de l’Assemblée nationale et les prochaines élections législatives viennent assurément ouvrir une nouvelle page de l’histoire de notre pays, aussi bien inquiétante que passionnante. Mais elles viennent aussi renforcer les incertitudes qui planaient déjà sur le monde économique, et d’une certaine façon aussi sur le petit monde de l’aviation pour les prochains mois.
La crise politique française vient ainsi rejoindre la longue liste des préoccupations suivies comme le lait sur le feu par les industriels et les compagnies aériennes, avec l’inflation, les taux d’intérêt qui restent particulièrement élevés, les problèmes de transport maritime, les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, les tensions avec la Chine, mais aussi par le fait que de multiples élections majeures auront concerné la moitié de la population mondiale cette année, un record.
Fort heureusement, le secteur de l’aéronautique montre depuis ces dernières années qu’il est particulièrement résilient aux crises, même si de nouvelles difficultés sont aussi apparues après la pandémie et notamment dans le domaine du recrutement, un sujet qui touche finalement de nombreux autres pans économiques.
Il n’en est pas moins directement concerné et l’impact des futures législatives sur les principales valeurs boursières du secteur en Europe en est l’un des signes manifestes. Et, quelle que soit la future composition de l’hémicycle début juillet, des turbulences se feront encore sentir bien plus tard, soit comme conséquence directe de nouveaux choix politiques, soit par le biais des mouvements de contestation d’ampleur qui sont aussi logiquement à attendre dans les mois suivants.
Les événements qui sont organisés en France dans les tout prochains jours, à savoir le Paris Air Forum et le salon Eurosatory, seront de bons moyens pour « prendre la température » du secteur, même s’il faut aussi s’attendre à ce que les ministres directement concernés soient peu loquaces, voire définitivement absents. Il faut dire aussi que de nombreuses annonces ou décisions prises ces derniers jours, ces derniers mois, voire ces dernières années, pourraient tout simplement passer aux oubliettes.