L’annonce de Bombardier concernant la vente de son programme Q400 à Longview Aviation, maison-mère de Viking, et les incertitudes grandissantes sur l’avenir de sa gamme CRJ vont très certainement se traduire par la fin de ses activités liées à l’aviation régionale dans un avenir proche, le constructeur canadien se concentrant sur l’aviation d’affaires, sur sa famille de moyen-courriers A220 avec Airbus et sur ses activités ferroviaires.
Si tel était le cas, Bombardier ne serait évidemment pas le premier à jeter l’éponge, l’avionneur rejoignant ainsi BAE/British Aerospace, Dornier, Fairchild, Fokker, Saab ou encore Shorts pour ces trois dernières décennies.
Pourtant, ce sont bien les programmes Q400 et CRJ qui ont fait de Bombardier l’un des grands avionneurs mondiaux aujourd’hui, avec plus de 2600 exemplaires vendus pour ces deux seuls programmes aux quatre coins de la planète. Mais voilà, les marges sur ce segment sont de plus en plus réduites et les marchés dits « mûrs » que sont l’Amérique du Nord et l’Europe ne sont plus particulièrement moteurs pour les appareils de moins de 100 places, du moins pour l’instant.
Évidemment, pour les concurrents directs que sont ATR et Embraer vis-à-vis des Q400 et CRJ, les incertitudes sur ces deux programmes pourraient très certainement susciter des effets d’aubaine non négligeables à court terme, nul ne sachant vraiment ce qu’il en adviendra dans les prochaines années.
Certes, Longview Aviation a déjà montré qu’il était capable de reprendre des programmes en fin de vie sur le plan industriel, à l’instar des DHC-6 Twin Otter, mais il s’agit ici d’un programme d’une tout autre dimension.
Quant au CRJ, le carnet de commandes ne représente plus que deux ans de production et il est fort peu probable que Bombardier investisse encore comme il l’a fait ses dernières années (allongements des intervalles de maintenance, nouvelle cabine Atmosphere pour Delta, certification ISA+40°C pour American Eagle).
Reste l’option du potentiel partenaire étranger « acceptable » et capable de le faire, mais l’aventure parait finalement bien périlleuse.