« Le potentiel de l’aviation n’est nulle part plus important qu’en Afrique » aime répéter Tony Tyler, le président de l’IATA. Ces mots résument à eux seuls la situation du transport aérien en Afrique : les possibilités de développement y sont immenses, tout autant que les obstacles à franchir.
Soutenues par une situation politique de plus en plus stable dans un nombre grandissant de pays, les économies africaines sont en effet en plein essor. La banque mondiale rapporte que la croissance économique a atteint 5,3% en 2012 et devrait être de 5,6% en 2013, sachant qu’elle dépassera les 6% en Afrique subsaharienne (hors Afrique du Sud). Malgré un essoufflement en 2011 dû à la crise mondiale, dix années de croissance forte ont permis une augmentation du pouvoir d’achat et ainsi l’émergence et l’expansion d’une classe moyenne, intéressée par les voyages en avion, et notamment pour les affaires.
Les effets sur le transport aérien sont donc loin d’être négligeables. Selon une étude de l’Air Transport Aviation Group (ATAG) intitulée Aviation : benefits beyond borders, le secteur de l’aviation représente 6,7 millions d’emplois sur le continent et 67,8 milliards de dollars de PIB. Par ailleurs, la croissance du trafic a frôlé les 7% en 2012.
L’IATA estime de son côté que celle-ci atteindra 7,5% en 2013 pour une hausse des capacités de 6,7% et que les compagnies africaines membres de l’association seront enfin bénéficiaires, de 100 millions de dollars. Le trafic devrait continuer de connaître ce rythme de croissance durant les cinq prochaines années. Et les 67,7 millions de passagers en Afrique de 2010 deviendront plus de 150 millions en 2030.
Le potentiel est gigantesque. Le continent abrite un milliard d’individus et représente 20% de la surface terrestre mais seulement 3% du transport aérien.
Cependant, ce potentiel de croissance est ralenti par plusieurs entraves : le niveau de sécurité, l’état des infrastructures, le niveau élevé des coûts opérationnels et la tendance au protectionnisme des Etats.
