Ethiopian Airlines à l’avant-garde
Créée en 1946 et détenue à 100% par le gouvernement éthiopien, Ethiopian Airlines joue dans la cour des grands. Son chiffre d’affaires pour l’année fiscale 2011-2012 a atteint 1,8 milliard de dollars et son bénéfice net 39 millions de dollars. Elle a transporté 4,6 millions de passagers sur l’année, soit 25% de plus que l’année précédente.
Sa flotte passagers actuelle se compose de treize Q400, quatorze 737NG, six 757-200, douze 767-300ER, six 777-200LR et quatre 787 – dont elle est l’opératrice de lancement en Afrique. Membre de Star Alliance, elle dessert 73 destinations internationales et treize destinations domestiques – 45 d’entre elles se situent en Afrique.
Ethiopian est ambitieuse et probablement la compagnie la plus dynamique d’Afrique. Son programme d’expansion Vision 2025 prévoit de la transformer en une compagnie majeure au chiffre d’affaires de 10 milliards de dollars, transportant 18 millions de passagers vers 90 destinations internationales et dotée d’une flotte de 120 appareils. L’expansion de la flotte a déjà commencé et elle attend encore quatorze A350, neuf 787, quatre 777-300ER et cinq 737-800. Désireuse de s’établir en compagnie panafricaine, elle aspire à mettre en place quatre hubs sur le continent, à l’est (Addis Abeba), au centre, au sud et à l’ouest, grâce à Asky.
Asky, la future Air Afrique ?
Asky a été créée sous l’impulsion de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) pour prendre la place d’Air Afrique disparue en 2002. Entrée en service en 2010 et basée à Lomé, elle bénéficie du soutien d’Ethiopian Airlines, son actionnaire majoritaire avec 40% de participation, qui se sert d’elle comme hub en Afrique de l’Ouest. Au début du mois de mars, elle avait transporté un million de passagers.
Sa flotte se compose de trois 737-700 et quatre Q400. Ils lui permettent de desservir 22 destinations régionales dans 19 pays. Fidèle à son objectif, elle ambitionne de couvrir toute l’Afrique de l’Ouest et centrale puis d’étendre ses opérations à l’Afrique du Sud et à l’Europe (à l’horizon 2015).
South African Airways
South African Airways a longtemps été la compagnie majeure en Afrique. Créée en 1934 et détenue par l’Etat sud-africain, elle traverse aujourd’hui une crise financière qui a mené à une forte instabilité de sa direction. Elle a enregistré un chiffre d’affaires de 2,96 milliards de dollars en 2011-2012 et une perte opérationnelle de 142,5 millions de dollars (cumulant 1,65 milliard de pertes sur dix ans), pour laquelle elle met principalement en cause les prix du pétrole. Soutenue par une garantie gouvernementale de 540 millions de dollars, elle a vu sa direction changer plusieurs fois au cours de la dernière année en raison notamment de la dégradation des relations avec l’Etat, qui a bloqué sa décision d’acquérir des A350 pour remplacer ses A340-600.
South African Airlines exploite aujourd’hui une flotte composée de 11 A319, deux A320, six A330-200, huit A340-300, neuf A340-600 et treize 737-800 (qui doivent être remplacés par des A320 et A321 d’ici 2017). Elle dessert 67 destinations, dont 40 en Afrique et seize en Afrique du Sud.
Egyptair se recentre sur l’Afrique
Egyptair est la quatrième plus importante compagnie en Afrique. Elle a largement souffert de la première révolution égyptienne qui a entraîné une importante baisse de son trafic vers l’Europe et a plongé ses comptes dans le rouge. La compagnie porte-drapeau égyptienne, détenue par l’Etat, a alors modifié sa stratégie et décidé de développer ses liaisons vers le Moyen-Orient puis vers l’Afrique pour atténuer sa dépendance au marché européen et profiter de l’important potentiel de croissance des deux régions. Elle a ainsi doublé sa capacité sur l’Afrique, où elle dessert 22 destinations hors-Egypte.
Première compagnie africaine certifiée IOSA (en 2004) et membre de Star Alliance depuis 2008, elle exploite actuellement treize A320, quatre A321, onze A330 (200 et 300), un A340-200, vingt 737NG et dix 777 (200ER et 300ER).
Kenya Airways
Créée en 1977, Kenya Airways a été la première compagnie à être privatisée sur le continent africain en 1996 (ses actionnaires majoritaires sont aujourd’hui l’Etat avec 29,8% de participation et KLM avec 26,73%). Parmi les rares compagnies africaines à être régulièrement bénéficiaires, elle a toutefois enregistré des pertes importantes de 92 millions de dollars en 2012-2013. La stratégie de Kenya Airways consiste à faire de Nairobi le hub africain pour les vols vers l’Asie, notamment la Chine et l’Inde. Elle développe donc fortement ses capacités, notamment en Afrique sub-saharienne, et aspire à desservir toutes les capitales du continent.
Membre de SkyTeam depuis 2010, elle dessert une soixantaine de destinations à l’aide d’une flotte composée de cinq E170, treize E190, six 737-300, neuf 737NG, six 767-300ER et quatre 777-200ER.
Images © Le Journal de l’Aviation sauf Asky (© Asky)
