Syphax Airlines est partie pour surpasser Tunisair. La jeune compagnie tunisienne a confirmé sa commande pour six appareils de la famille Airbus A320 le 4 juillet, répartis entre trois A320ceo et trois A320neo – le protocole d’accord avait été signé lors du salon du Bourget.
Lors de la cérémonie de signature, Mohamed Frikha, le fondateur de la compagnie, a déclaré que « Syphax se concentrait sur la croissance continue sur ses routes tunisiennes, nord-africaines et européennes et sur l’expansion de son réseau vers l’Asie et l’Amérique du Nord. »
Syphax Airlines est en effet la compagnie la plus dynamique de Tunisie. Lancée en 2012 après la révolution et malgré l’opposition de Tunisair, elle exploite actuellement deux A319 et un A320, quand sa concurrente compte 34 appareils dans sa flotte.
Mais elle est prête à prendre son essor. Ces nouveaux A320, qui devraient lui être livrés à partir de 2015, vont lui permettre d’étoffer son réseau moyen-courrier, qui se limite pour le moment à la Tunisie, la France, la Libye et la Turquie.
Elle vient surtout de recevoir son premier A330-200, qui doit lui permettre de lancer ses premières liaisons long-courrier. Le vol inaugural devrait relier Tunis à Montréal. Syphax Airlines deviendra alors la première compagnie tunisienne à réaliser des vols long-courrier, Tunisair n’ayant cessé de reporter le lancement de sa propre liaison vers Montréal, initialement prévu en juin 2012, en raison de ses difficultés financières. Celui-ci est désormais programmé pour 2014, la compagnie porte-drapeau attendant trois A330-200 pour remplacer ses trois A300-600.
Si Tunisair a pour le moment de la marge sur le réseau moyen-courrier – elle dessert 44 destinations dans 28 pays d’Europe, du Moyen-Orient (jusqu’à Dubaï) et d’Afrique –, elle n’en craint pas moins sa jeune rivale. Encore le mois dernier, les employés de Tunisair Handling, au service desquels Syphax est obligée de recourir dans plusieurs aéroports tunisiens, ont refusé d’enregistrer les passagers de la compagnie se rendant en pèlerinage à Djeddah, arguant que la compagnie n’avait pas reçu les autorisations nécessaires pour assurer les vols. Ce sont eux également qui avaient retardé son lancement en procédant de la même façon au printemps 2012.
