Direction et syndicats se sont rencontrés le 5 mai dernier à l’occasion d’un comité central d’entreprise (CCE). Le plan de réduction de postes a été révisé avec 174 emplois épargnés.
C’est une bonne nouvelle pour les salariés de la branche espace d’Airbus Group en France. Au cours du premier comité central d’entreprise (CCE) de la phase d’information et consultation formelle, tenu le 5 mai dernier à Suresnes (92), la direction du géant européen de l’aéronautique, de l’espace et de défense a revu à la baisse les suppressions de postes au sein de sa branche spatiale (ex Astrium), a-t-on appris de source syndicale.
174 emplois sauvés
Ainsi, sur les 779 suppressions de postes annoncés précédemment, ce sont finalement 605 qui seront détruits, soit une réduction de 174 emplois. L’une des raisons de cette diminution est liée au plan de charge. En effet, Airbus Defence & Space (ADS), qui rassemble les activités spatiale (ex-Astrium), défense (ex-Cassidian) et militaire (ex-Airbus Military), a enregistré d’importantes commandes de satellites depuis septembre 2013. Grâce à ces bons résultats, le PDG d’ADS, François Auque, conformément à son engagement en avril dernier de réviser les chiffres du plan social par rapport à l’évolution du plan de charge, a décidé de sauvegarder 125 CDI.
Les 49 CDI restants ont été épargnés, car les effectifs réels de l’entreprise fin 2013 étaient finalement inférieurs aux chiffres avancés jusqu’ici par la direction.
Le site de Toulouse, le plus important en France, dédié notamment à la conception et l’assemblage de satellites de télécommunication, est celui qui bénéficie de la plus importante réduction des suppressions de postes puisque sur les 280 suppressions annoncées en mars 2013, 100 emplois sont conservés. Sur les autres sites, 30 postes sont gardés aux Mureaux (de 250 à 220), 29 en Aquitaine (de 146 à 117), 13 à Élancourt (de 82 à 69) et 2 à Suresnes (21 à 19).
Selon Jean-Pierre Queille, délégué syndical central de la CFDT Astrium, ces réductions ne sont que des arbres qui cachent la forêt puisque les postes intérimaires et sous-traitants supprimés ne sont pas mentionnés. « Si on les prend en compte, le nombre total de postes à supprimer s’élèverait alors à 820 unités », révèle le syndicaliste, soit 215 postes supplémentaires. De plus, Jean-Pierre Queille explique que les réductions d’effectifs liés aux synergies entre Cassidian et Astrium (doublons dans les fonctions techniques) n’ont pas été revues à la baisse. Les syndicats appellent ainsi la direction à « revoir très sérieusement les synergies », qui, selon Jean-Pierre Queille, ne sont pas justifiées puisque « les deux sociétés n’ont rien à voir ensemble. Leurs métiers ne sont pas comparables. »
Des licenciements forcés après 2016
Les différents départs s’échelonneront jusqu’à fin 2016. Après cette date, la direction envisage de procéder à des licenciements forcés : entre 174 et 209 selon les chiffres de la direction dévoilés par les syndicats. Une décision que comptent dénoncer les syndicats auprès de l’administration du Travail qui doit homologuer le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Le 22 mai prochain, après une consultation du CCE, Airbus Group va remettre le PSE à l’administration du travail (unité territoriale des Yvelines).
La branche spatiale d’Airbus Group compte 6 283 salariés dans l’Hexagone, dont 2 509 équivalents temps plein à Toulouse.
Dans le cadre de sa transformation, Airbus Group a lancé un vaste plan social visant au total un peu plus de 5 800 salariés en Europe, dont 5 290 au sein de sa nouvelle division Airbus Defence & Space (42 600 salariés en Europe) et 514 au sein des fonctions centrales (ressources humaines, communication, finances…). Ces suppressions de postes, sous forme de départs volontaires jusqu’à fin 2016, ont déjà commencé. Chez Astrium, 49 personnes auraient quitté la société entre novembre 2013, à la signature de l’accord de méthode, et fin 2013, révèle Jean-Pierre Queille.