A quoi ressemblera l’aviation américaine dans 30 ans ? C’est à cette question qu’a tenté de répondre le Pentagone en publiant un rapport concernant les stratégies futures de l’aviation militaire aux États-Unis. Au programme : renouvellement de la flotte, modernisations et augmentation des capacités.
Les orientations stratégiques et budgétaires du Pentagone ont défini les missions prioritaires en ce qui concerne l’aviation américaine. Le département de la Défense souhaite orienter ses actions dans les domaines suivants : contre-terrorisme et guerre asymétrique , dissuasion, projection de force dans un environnement « anti-access/area denied », lutte contre les armes de destruction massive, efficacité dans les domaines du cyberespace et de l’espace, maintien d’une dissuasion nucléaire efficace, défense du territoire et soutien aux autorités civiles, fournir une présence « stabilisante », conduire des opérations de stabilité et contre-insurrection, ainsi que des opérations humanitaires et de secours.
Dans ces différentes optiques, le Pentagone a fixé cinq objectifs principaux pour les différents investissements dans l’équipement.
• Le renforcement des capacités de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (ISR), notamment en augmentant le nombre de drones. Ainsi, comme annoncé le 12 avril dernier, la flotte de drones devrait augmenter de 45% d’ici 2022, pour atteindre 645 appareils en 2022. Pour l’US Air Force, il s’agit de se procurer des RQ-4 Global Hawk, des MQ-9 Reaper ainsi que des MQ-1 Predator.
• Le renforcement de la flotte de transport, avec l’introduction de 83 ravitailleurs KC-46A d’ici 2022, 179 d’ici 2029. Des options pour des appareils supplémentaires pourraient être émises par la suite.
• La priorité aux chasseurs de cinquième génération, la flotte actuelle n’étant pas viable sur le long terme. Aucune nouvelle précision n’est faite concernant le processus d’acquisition des F-35.
• La modernisation des capacités de frappe de longue portée, qui passe notamment par la modernisation des bombardiers B-1, B-2 et B-52 (dont la capacité de stockage d’armements sera augmentée). Les différentes améliorations devraient permettre de conserver une telle capacité de frappe jusque dans les années 2030. On apprend également qu’un programme est actuellement en cours de développement, concernant de nouveaux bombardiers, ainsi que de nouveaux systèmes de frappe de longue portée. Les premiers modèles devraient être prêts au plus tôt en 2018. C’est la composante clé de la nouvelle stratégie aérienne du Pentagone.
• L’accentuation de la modernisation et de la capacité opérationnelle, tout en conservant les lignes budgétaires fixées.
Dans le domaine de l’investissement et des acquisitions d’appareils, le Pentagone a émis des prévisions pour l’inventaire de la flotte aérienne, qui peut se résumer ainsi :
– Avions de chasse : 3567 avions en 2013, un pic à 3615 en 2015 et une baisse à 3 416 appareils en 2022.
– Hélicoptères d’attaque : De 882 appareils en 2013, il s’agirait de passer à 966 en 2022.
– Cargo et transport : 4459 avions en 2013, 4589 en 2022.
– Missions de recherche et de sauvetage : 152 appareils en 2013, 149 en 2022.
– Frappe de longue portée : 159 avions en 2013, 154 en 2022.
– Lutte anti-sous-marine et anti-surface : 603 en 2013, augmentation à 683 en 2019, puis une baisse à 654 en 2022.
– Avions d’entraînement : 2377 appareils en 2013, 2081 en 2022.
– ISR : 1169 appareils en 2013, 1418 en 2022.
– Opérations et forces spéciales : 444 appareils en 2013, 452 en 2022.
– Total : 14 430 appareils en 2013, un pic à 14 571 en 2016, puis une légère baisse à 14 415 en 2022.
L’effort de financement se monte à 770 milliards sur cette période, dont 80 milliards rien que pour l’année 2022. Le coût englobe la R&D, la production et la livraison, les opérations ainsi que la maintenance.
Au niveau des commandes, des livraisons et des perspectives, le rapport préconise les mesures suivantes : Maintien de la flotte de C-130J, remplacement des C-130H les plus âgés, retrait du service des C-27J, modernisation des C-5 Galaxy et C-17 Globemaster III – au cœur de la capacité de transport sur le long terme – , modernisation des UH-1N, et enfin, le maintien des avions d’entraînement T-6 jusqu’en 2040 (au moins). Un nouveau projet pour remplacer les T38C est en actuellement en cours, baptisé programme T-X.

