Les prochaines semaines et les prochains mois vont être décisifs pour commencer à appréhender précisément quel sera finalement l'impact réel de la pandémie sur le transport aérien, puis de façon asynchrone sur l'industrie aéronautique puis les services après-vente.
Les perspectives de reprise, certes très progressive, des vols point-à-point, suivis de la remise en route des principaux hubs mondiaux et des premières dessertes intercontinentales vont assurément faire souffler un vrai vent d'optimisme sur un secteur qui n'a jamais autant souffert depuis le début de son existence.
Évidemment, si un rebond est attendu, personne ne peut encore aujourd'hui évaluer quelle en sera réellement l'ampleur ni quand il interviendra, tant les prévisions ont été multiples ; et bien souvent apocalyptiques ; comme si chacun voulait finalement retenir le plus sombre de tous les scénarios envisagés pour se prémunir du pire.
Oui, il est très peu probable que le secteur aérien, extrêmement fragilisé après des mois de quasi-interruption, ne retrouve son niveau de trafic et de recettes d'avant crise avant deux-trois ans (on a lu et entendu des projections bien fantaisistes allant jusqu'à dix ans...), d'une part parce que la levée des fermetures des frontières va prendre encore de longs mois, mais aussi parce que le contexte économique pourrait s'avérer beaucoup plus grave que pour la crise mondiale de 2008.
Ce qui est sûr aussi, c'est que le secteur a perdu tous ses repères et que les situations individuelles des compagnies aériennes vont être très différentes dans les prochains mois. Certaines auront été sauvées par des prêts ou des subventions, d'autres ne pourront continuer à exister qu'après de lourdes mesures de restructuration qui conduiront à leur attrition. Quant aux plus fragiles, elles ne survivront sans doute pas jusqu'à l'hiver.
Mais la succession des mauvaises nouvelles qui se sont accumulées a sans doute fait oublier que le transport aérien était aussi devenu un bien de consommation comme les autres durant ces deux dernières décennies, très concurrentiel et mondialisé. Et il sera de toute évidence aussi source de nouvelles opportunités, avant de renouer avec la croissance.
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