Le Bureau d’enquêtes et d’analyses a émis une recommandation auprès d’Air France l’incitant à « faire évoluer la culture de sécurité dans le sens d’une valorisation d’une application plus stricte des procédures en vol ».
Le BEA enquêtait en effet sur un incident survenu sur un Airbus A330-300 de la compagnie le 31 décembre 2020 lors du vol 735V entre Brazzaville et Paris. Ayant détecté une fuite de carburant, l’équipage s’est dérouté vers N’Djamena, où l’appareil s’est posé en sécurité. En revanche, la procédure « fuel leak » commencée par l’équipage après l’identification de la fuite a été sciemment interrompue avant la coupure du moteur du côté de la fuite.
C’est cet événement qui a suscité l’inquiétude du BEA, qui voit là une « adaptation des procédures voire une violation délibérée de celles-ci amenant à une réduction des marges de sécurité », car il ne serait, selon l’organisme, pas le premier.
Des actions visant à améliorer encore la sécurité des vols sont en cours au sein d’Air France, avec une refonte du protocole d’analyse des vols pour un meilleur suivi des équipages et la planification d’un LOSA (Line operations safety audit) à partir de cet automne. Le BEA suggère de conserver la culture juste (qui permet aux équipages de déclarer un incident sans risque de sanction) qui prévaut actuellement et de poursuivre les efforts déjà en cours mais propose aussi d’autres mesures, par exemple la mise en place d’un outil permettant aux pilotes de rejouer et analyser leurs vols. Il ne remet toutefois pas en question la possibilité de déroger aux procédures dans les cas exceptionnels où elles sont « inapplicables ou clairement inadaptées ».
(Photo © Air France)
