Le trafic aérien chinois se développe trop vite au goût de Pékin : il a enregistré une croissance de 19,6% en 2006. La CAAC (Civil Aviation Administration of China) a donc décidé le 15 août de limiter les vols au départ de l’aéroport de la capitale. Elle compte également geler le lancement de nouvelles compagnies aériennes d’ici à 2010.
D’ici le mois d’octobre, 336 vols hebdomadaires au départ et à destination de la capitale chinoise vont être suspendus, principalement aux heures de pointe. La première vague de suppression a été lancée le 15 août avec l’annulation de 48 vols réguliers, figurant principalement au programme des trois grandes compagnies que sont Air China, China Eastern et China Southern. Chacune a perdu dix vols par semaine. Ceux-ci ont été sélectionnés en raison des retards chroniques qu’ils subissent.
Ces mesures devraient se poursuivre jusqu’au mois de mars 2008. Le but est de réduire le nombre de vols quotidiens à Pékin de 1 100 à 1 050 en octobre puis 1 000 en mars 2008. L’aéroport a en effet vu passer 48,7 millions de personnes en 2006 alors que ses deux terminaux ne sont conçus que pour 35 millions de passagers annuels. Ses deux pistes laissent également décoller un vol toutes les minutes, en moyenne. Cette congestion, et les retards qui s’ensuivent, ne correspondent pas exactement à l’image que la Chine souhaite donner pour les Jeux Olympiques. Elle travaille donc à améliorer la situation. Outre la réduction du nombre de ses rotations, l’aéroport de la capitale est également en travaux pour se doter d’un troisième terminal et d’une troisième piste. Ceux-ci devraient être prêts en 2008 et doteront le Beijing Capital International Airport d’une capacité de 60 millions de passagers.
Mais Pékin n’est pas la seule ville à connaître ce genre de problème. La pénurie de professionnels, aussi bien de pilotes que d’agents techniques du contrôle aérien et des infrastructures, la sous-capacité des aéroports et la saturation du ciel sont les points noirs du système aérien dans tout le pays. C’est pourquoi les dispositions prises dans la capitale pourraient être étendues à d’autres aéroports chinois l’année prochaine.
La CAAC a été plus loin : aucune nouvelle compagnie aérienne ne sera autorisée avant 2010. Des dérogations pourront être accordées dans des cas particuliers : aux compagnies cargo, basées de préférence dans l’ouest et le nord-est du pays, celles acquérrant des appareils de construction chinoise ou celles engageant des équipages étrangers. Car la croissance des compagnies existantes va également être bien plus contrôlée afin qu’elles n’étendent pas leur flotte plus vite que de raison et que leurs pilotes ne travaillent pas un trop grand nombre d’heures. La Chine se concentre donc à présent sur la sécurité.