La Guinée équatoriale annonce l’ouverture d’une procédure judiciaire contre la société Binter Canarias, « pour avoir frauduleusement négocié l’achat de l’ATR 72-500 appartenant à Ceiba Intercontinental [la compagnie nationale, NDLR], et pour avoir déposé le paiement sur le compte d’une personne physique ».
C’est une nouvelle tournure que prend l’enquête ouverte en décembre 2022 par les autorités de Malabo, laquelle avait abouti à l’arrestation en janvier de l’ancien directeur général de Ceiba, Ruslan Obiang Nsue, fils du président de la République.
Les nouvelles révélations font état d’usage de faux documents dans les contrats de vente et d’achat entre Ceiba et Binter Canarias, affirment les autorités équato-guinéennes.
L’appareil (3C-LLI, MSN 790, 14 ans), objet de l’enquête, avait été envoyé entre octobre et novembre 2018, aux îles Canaries pour un examen technique chez Binter Canarias. Ceiba était à cette période dirigée par Ruslan Obiang Nsue. Ce dernier avait avoué la vente de l’appareil, soutenant cependant que « le but était d’utiliser cet argent de la vente pour payer certaines dettes pressantes ».
Dans le rapport préliminaire d’enquête, rendu public le 23 décembre 2022, il est indiqué que l’avion avait par la suite été démoli et ses pièces détachées vendues. « Quant au montant 700 000 euros qui avait été débloqué par le gouvernement pour l’entretien de l’avion, son sort reste inconnu. Après les premières recherches effectuées, tout indique qu’ils ont été transférés sur un compte en Malaisie et plus tard à Miami, aux États-Unis », indique le rapport.
En plus de l’arrestation de Ruslan Obiang Nsue, plusieurs autres cadres de la compagnie sont interdits de sortie du territoire national, surtout que le transporteur fait également face à une deuxième enquête parallèle portant sur des détournements présumés de 24 millions de dollars entre 2016 et 2022.
