Le succès du Dubai Airshow, qui vient d’ouvrir ses portes sur la plateforme aéroportuaire Al Maktoum, est intimement lié aux annonces d’Emirates. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la grande compagnie aérienne de Dubaï est particulièrement en forme cette année, venant encore d’enregistrer une rentabilité de tous les records au cours des six derniers mois (3,3 milliards de dollars), en constante progression depuis quatre ans.
Pour simplifier, les bénéfices du groupe Emirates sont presque équivalents à ceux des trois grands groupes aériens européens combinés (Air France-KLM, IAG et Lufthansa), démontrant encore à ceux qui en doutaient que le hub de Dubaï est en train de creuser l’écart, durablement…
Il y a eu un long chemin parcouru depuis le lancement de la compagnie en octobre 1985, un projet soutenu par la volonté du cheikh Mohammed Al Maktoum, du savoir-faire du transporteur pakistanais PIA, avec une petite flotte composée d’une poignée de monocouloirs Boeing (727 et 737) et d’un unique Airbus A300. En tout juste 40 ans, le moins que l’on puisse dire, c’est que la compagnie a beaucoup changé, à l’image de l’émirat…
Aujourd’hui Emirates c’est une flotte active de près de 260 gros-porteurs (dont 96 A380 en service), 357 avions en commande, plus de 53 millions de passagers transportés, 153 aéroports desservis (en comptant le fret). Le moindre contrat signé par la compagnie de Dubaï (services, modifications cabine, équipements…) prend immédiatement une dimension assez colossale, à l’image du récent contrat avec Starlink officialisé dès l’ouverture du salon pour équiper toute sa flotte dans les deux ans. Emirates vient par ailleurs de rajouter 65 Boeing 777X à son impressionnant carnet de commandes.
Évidemment, tout le monde attend aussi un éventuel contrat portant sur des Airbus A350-1000, peut-être une trentaine. Les observateurs avertis jugent en effet que les 65 A350-900 (13 exemplaires déjà livrés) déjà contractualisés ne seront pas suffisants pour satisfaire la prochaine phase de croissance d’Emirates.
Ce qui est sûr, c’est que ce n’est qu’une question de temps…
Romain Guillot à Dubaï