Antoine Ferretti, le fondateur et président d’Air Méditerranée, a signé un contrat avec Expliseat le 4 mars portant sur l’acquisition des « Titanium Seat » de la start-up française. Initialement installés sur un A321 de la compagnie, ils ont représenté un investissement d’un millions de dollars mais devraient occasionner une économie de 320 000 dollars de carburant chaque année. Antoine Ferretti est revenu, pour le Journal de l’Aviation, sur les raisons de son choix.
Pourquoi avoir choisi Expliseat ?
Je vais vous dire comment je l’ai ressenti. Au départ, j’ai découvert Expliseat dans la presse professionnelle. Cela faisait très longtemps que des tas de gens travaillaient sur un siège ultra-léger car au niveau des sièges avion, jusqu’à il y a quelques années, on était au Moyen-Age : il y avait très peu de concurrence et la diminution de l’épaisseur de la mousse est passée pour une révolution. En plus, c’est mal conçu : il y a un nombre de pièces incroyable donc ce n’est pas fiable et on vous les fait payer au prix de l’or. J’avais même envisagé de créer mes propres sièges pour qu’ils soient vraiment plus légers.
Sur les projets de sièges neufs, révolutionnaires, Tony Fernandes, le patron d’AirAsia, avait monté une expérience avec son fournisseur de sièges de Formule 1, qui lui proposait un siège avion mais tout composite et qui pesait, comme celui d’Expliseat, 4kg. Ils n’ont jamais réussi à le certifier parce que certains composites posent problème en cas de choc.
Expliseat est arrivé sur le marché, en partant sur l’idée d’utiliser le titane. Et on arrive à un siège qui pèse trois fois moins lourd qu’un siège normal. C’est une vraie révolution parce que sur l’A321 vous économisez deux tonnes sur la masse structurale.
Que va apporter le siège à Air Méditerranée ?
Air Méditerranée y gagne sur plusieurs aspects. Evidemment, avec un avion plus léger, on consomme moins : c’est à peu près 300 tonnes de kérosène d’économisés annuellement, et 950 tonnes de CO2 en moins pour un A321.
Il y a le côté poids et il y a le côté conception. Le nombre de pièce est très limité donc on va avoir un siège qui va être fiable et robuste.
Le côté confort a aussi été développé. Le siège a été conçu pour la classe Eco et ça m’intéresse beaucoup parce qu’on s’assied tous sur des sièges Eco. Vous aurez un vrai gain par l’ergonomie du siège et par la finesse parce qu’il s’agit de sièges ultra-minces qui laissent plus de place pour les genoux. C’est vraiment du confort aux passagers qu’on offre car on ne peut pas rajouter de sièges ; on est au maximum du certificat de navigabilité de l’A321, qui est à 220 places.

Et si je le prends dans une phase où nous venons de subir trois années de pertes, c’est que j’ai besoin de faire des économies. Donc j’ai choisi Expliseat par recherche d’économies, parce que c’est une vraie révolution technique et pour le confort supplémentaire.
Quand et comment va-t-il être déployé ?
On va installer ces sièges sur un A321 qui opère plutôt des petits parcours parce que le gain est plus perceptible sur des petites étapes que sur de grandes étapes, la masse faisant consommer du kérosène.
On commence cette année par un avion puisque notre but est de valider la solution : il faut qu’on valide tout le modèle. Puis on généralisera au fur et à mesure sur notre flotte.
Les sièges sont certifiés, la version que l’on a choisie aussi est certifiée. Maintenant, il faut que le siège soit mis en production pour notre propre besoin. Ils seront installés sur notre avion début juin.