La situation d’Air France-KLM est toujours difficile. Grâce aux mesures du plan Transform 2015, le groupe franco-néerlandais réussit de nouveau à améliorer son résultat d’exploitation mais la situation économique et notamment la volatilité des taux de change – très défavorable sur la période – remet en question une partie des objectifs de la compagnie. C’est pourquoi elle a été contrainte de lancer une nouvelle série de mesures en septembre, Transform 2.
Le chiffre d’affaires du groupe sur le trimestre est resté stable à 7,2 milliards d’euros. Malgré cela, le résultat d’exploitation s’améliore de 29,1% à 634 millions d’euros, témoignant de l’efficacité de Transform en ce qui concerne la baisse des coûts unitaires. Toutefois, le résultat net perd 51,4% à 144 millions d’euros.
Air France-KLM a expliqué qu’il avait notamment souffert d’un effet de change défavorable, l’euro s’étant fortement revalorisé. Ainsi, la recette unitaire dans l’activité passage aurait augmenté de 2,7% à change constant mais a en réalité enregistré une baisse de 0,6%. Le résultat d’exploitation de la division a toutefois connu une hausse de 31% (à 577 millions d’euros), grâce à la réduction des coûts d’exploitation. La facture carburant notamment a profité de cet effet de change et de la couverture en diminuant de 5,5% malgré l’augmentation de la consommation.
Le cargo reste en berne avec un trafic en baisse de 3,8% pour une réduction des capacités de seulement 1,4%, subissant toujours le ralentissement économique et la situation de surcapacité.
Le cumul de neuf premiers mois montre une nette amélioration du résultat d’exploitation, qui passe d’une perte de 199 millions d’euros à un bénéfice de 183 millions d’euros. Le groupe a donc maintenu son objectif d’enregistrer une amélioration de son résultat d’exploitation du second semestre en ligne avec celle du premier semestre. La perte nette a elle aussi été réduite, passant de 980 à 649 millions d’euros.
Des nouvelles mesures indispensables
Le groupe a renoncé à ramener son activité moyen-courrier à l’équilibre en 2014 et a même repoussé cet objectif au-delà de 2015. Selon les dernières estimations du groupe, la perte devrait en effet atteindre 650 millions d’euros en 2014 et 350 millions d’euros en 2015.
De nouvelles mesures ont donc été prises sur le plan industriel, qui seront complétées par le volet social déjà dévoilé. Deux appareils quitteront ainsi la base d’Orly et sept appareils seront retirés des bases province d’ici 2015, justifiant un ajustement du réseau. Les escales seront réorganisées et se tourneront davantage vers la sous-traitance. Quant à la flotte de HOP!, elle va encore être réduite. En revanche, l’activité de Transavia est en croissance et la compagnie low-cost devrait voir sa flotte augmenter de cinq appareils par an jusqu’en 2016.
L’activité cargo n’est pas mieux lotie et n’atteindra pas non plus l’équilibre en 2014. Quatre nouveaux appareils tout cargo vont donc quitter les flottes d’Air France et de KLM d’ici 2015 (notamment les 747-400ERF d’Air France).
« Ces mesures complémentaires, mises en œuvre au cours de 2014, produiront leur plein effet en 2015. Cependant, elles devraient permettre, dès 2014, de réduire significativement les pertes du moyen-courrier et du cargo sans toutefois les amener à l’équilibre initialement prévu. En conséquence, dans un environnement marqué par une faible croissance et une volatilité du prix du pétrole et des devises, et malgré la forte amélioration des activités long-courrier et maintenance, le groupe considère, qu’en 2014, l’EBITDA devrait être aux environs de 2,5 milliards d’euro, soit le bas de la fourchette visée, et que la baisse de deux milliards d’euros de la dette nette sera réalisée en 2015. »
