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Le Journal de l'Aviation » Industrie aéronautique » Ingénieurs, mécaniciens, pilotes… la crise du recrutement touche tout le monde

Ingénieurs, mécaniciens, pilotes… la crise du recrutement touche tout le monde

Léo Barnier Léo Barnier
12 septembre 2018
dans MRO & Support
© Boeing

© Boeing

C’est désormais un fait connu de tous : une pénurie de pilotes commence à frapper les compagnies et elle devrait continuer à s’accroître dans les prochaines années. Les constructeurs, Airbus et Boeing mais aussi les régionaux comme ATR, ont attiré l’attention sur le problème en mentionnant un besoin de l’ordre de 500 à 600 000 pilotes sur les vingt prochaines années pour la seule aviation commerciale. Mais cette pénurie ne se limite pas aux seuls personnels navigants : elle touche les personnels au sol dans la maintenance comme dans la conception, les techniciens comme les ingénieurs, dans des proportions toutes aussi impressionnantes.

Cette demande semble pour l’instant se faire ressentir essentiellement en Amérique du Nord. Elle ne devrait pas épargner pour autant les autres régions du monde. Il y a quelques mois, David Longridge, vice-président Ventes commerciales et marketing de Boeing Global Services (BGS), établissait que l’Europe aurait besoin de 111 000 nouveaux techniciens de maintenance d’ici 2030. A titre de comparaison, BGS évalue le besoin à seulement 106 000 pilotes.

Les chiffres d’Airbus vont quasiment dans le même sens. En avril dernier, alors qu’il était encore directeur de la branche Services d’Airbus, Laurent Martinez estimait qu’il y aurait besoin de former autant de pilotes que de mécaniciens sur les vingt prochaines années, soit 500 000 personnes pour chaque profession.

Un frein à la croissance

Pour Edward Gray, directeur général et opérationnel d’Avocet, « toute l’industrie aéronautique est concernée et sur tout type de postes ». Ce qui donne lieu à du démarchage intensif pour recruter certains profils, à l’image de ce qui se passe pour les pilotes : « les compagnies aériennes essaient de recruter le plus possibles des gens travaillant dans les sociétés de MRO du fait de leur grande expérience ». Cet effet de vases communicants pourrait donc fortement léser les plus petits acteurs de la maintenance.

Edward Gray juge ainsi la situation très inquiétante pour les années à venir : « cela peut assurément ralentir la croissance du marché de la MRO ». Il est rejoint par Richard Brown, consultant principal Aérospatial et MRO pour le cabinet ICF : « nous allons devoir y faire face dans les cinq à dix ans. Il va y avoir beaucoup de départs à la retraite dans les prochaines années et nous devons assurer l’efficacité du pipeline en réglant le problème du recrutement dès aujourd’hui. »

La demande dans la maintenance est ainsi marquée par un fort renouvellement générationnel, de manière plus marquée que pour les pilotes. Toujours selon les chiffres avancés par BGS, le remplacement des départs représenterait 90 % de la demande de techniciens en Europe. Ce qui ne laisse que 10 % pour la croissance. Pour les pilotes, le ratio serait de 60 % pour le remplace et de 40 % pour la croissance.


Les initiatives se multiplient pour développer la formation ab initio. © Embry Riddle Aeronautical University

Dommages collatéraux

Le problème est d’autant plus prégnant que l’aéronautique ne va pas pouvoir se contenter d’un recrutement traditionnel. Lors d’une rencontre avec Scott Deal, directeur général de BGS, et Johann Bordais, P-DG de la division Global Services & Support d’Embraer, en avril 2018, Laurent Martinez exposait ainsi l’importance pour son industrie d’attirer de nouveaux profils pour continuer à s’améliorer : « Il est dur de changer de l’intérieur. Nous avons besoin de nouvelles filiales, de nouvelles divisions, et donc de nouvelles personnes venues de l’extérieur avec un regard nouveau ».

Cela passe aussi par la création de nouveaux métiers, notamment dans le cadre de la révolution numérique. Et là aussi, la croissance pourrait être impactée par des problèmes de recrutement. Airbus cherche ainsi massivement des ingénieurs pour développer ses outils numériques, notamment dans le cadre de sa plateforme Skywise.

L’impact pourrait même se faire sentir de façon indirecte. Lors d’une conférence avec Thales au salon de Farnborough en juillet dernier, Pete Cooper, chercheur spécialisé dans la cybersécurité pour le think tank américain Atlantic Council, pointait ce problème : « le véritable défi est de trouver des gens dans la cybersécurité, qui comprennent l’industrie et arrivent à faire le lien entre les différents mondes ». Ce manque pourrait donc créer des fragilités alors que la sécurisation des systèmes d’information s’impose comme un impondérable.

Désamour pour la science et la technique

A en croire plusieurs professionnels du secteur, ce problème de recrutement vient avant tout du manque de candidats. La MRO a beau représenter un marché en pleine expansion avec des perspectives pérennes, elle peine donc à susciter des vocations chez les jeunes. Le constat est le même en ce qui concerne la production. Et à priori plus attractive, la conception ne fait pas recette non plus.

C’est tout l’attrait pour les STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques, ou STEM en anglais) qui semble aujourd’hui en berne. Pour Richard Brown, le constat est simple : « les sciences sont aujourd’hui délaissées ». Même dans les écoles d’ingénieurs, fort foyer d’implantation aéronautique, les étudiants semblent ainsi préférer s’orienter vers le commercial et la finance. Certains, comme Laurent Martinez, restent néanmoins convaincu que c’est l’innovation qui permettra d’attirer les jeunes générations.

Initiatives multiples

Plusieurs sociétés tentent de relancer la machine par des opérations de promotion dès les études secondaires ou en développant l’accueil des étudiants. Avocet a ainsi mis en place le plan « Stand up for STEM » en Floride, pour attirer des jeunes dès le lycée avec des possibilités d’apprentissages et de stages longue durée en partenariat avec les autorités locales et l’Embry Riddle Aeronautical University. L’investissement de la société peut aller jusqu’au financement de la formation d’étudiants.

De même, Airbus a multiplié les initiatives à travers le monde pour attirer les nouvelles générations vers l’aéronautique et le spatial. En janvier 2017, le spationaute britannique Tim Peake inaugurait ainsi l’Airbus Foundation Discovery Space STEM au Royaume-Uni avec l’objectif « d’inspirer » 25 000 étudiants.

Devant l’urgence de la situation, Edward Gray explique aussi que d’importants efforts sont déployés en direction des militaires aux États-Unis. L’Administration fédérale de l’aviation américaine (FAA) a ainsi mis en place d’importants programmes de formation pour la reconversion des personnels en fin de service vers l’aéronautique.


Tim Peake tente de donner le goût de l’aventure spatiale à des enfants. © Airbus

Conditions de travail

Le désintérêt pour la science ou la technique n’est néanmoins pas le seul facteur de l’équation. Richard Brown identifie ainsi plusieurs autres freins au recrutement : « L’aviation est une industrie qui connaît des ralentissements cycliques, ce qui n’est pas vu comme une situation optimale par les salariés. De même, c’est une industrie qui paye moins qu’ailleurs. » Il faut y ajouter une dimension physique dans plusieurs métiers de la MRO, ainsi que des conditions dures telles que le travail en extérieur ou de nuit.

D’aucuns estiment ainsi que ce travail de revalorisation de la dimension affective – en développant le goût des jeunes générations pour l’aéronautique – doit donc s’accompagner d’une amélioration des conditions de travail et d’une pérennisation de l’emploi dans ses métiers. Et c’est seulement par cette combinaison que l’industrie pourra à nouveau attirer puis conserver les profils qui lui font de plus en plus défaut aujourd’hui.

AirbusATRBoeing Global ServicesEmbraer

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