Le groupe Air France-KLM va bientôt trancher entre Airbus et Boeing pour la poursuite du processus de renouvellement des flottes d’avions long-courriers de transport de passagers d’Air France et de KLM.
Sont concernés les 26 Airbus A330 volants actuellement sous les couleurs d’Air France (15 A330-200) et de KLM (6 A330-200 et 5 A330-300), mais aussi les 15 Boeing 777-200ER de la compagnie aérienne néerlandaise, soit un peu plus d’une quarantaine d’appareils.
Contrairement à ce que l’on peut lire çà et là, le remplacement des 18 777-200ER d’Air France ne figure pas vraiment au menu des hostilités entre les deux avionneurs. La compagnie française a déjà commencé à remplacer ses plus anciens 777 depuis deux ans avec ses nouveaux A350-900.
Air France attend en effet près d’une vingtaine d’exemplaires du même type et donc le compte est bon.
En revanche, le sort des 43 777-300ER d’Air France, colonne vertébrale de son activité long-courrier, reste par contre une véritable inconnue (tout comme pour les 16 exemplaires de KLM).
La compagnie française a d’ailleurs été l’opérateur de lancement de cette variante du Triple Sept en avril 2004 et le remplacement des plus anciens exemplaires est logiquement attendu à horizon 2026-2027. Le groupe Air France-KLM a donc en théorie encore un peu de temps pour choisir entre l’A350-1000 et le 777X, même si la disponibilité des appareils sera évidemment un facteur déterminent (et particulièrement défavorable pour l’avionneur américain).
Ce que l’on peut dire aussi c’est que le choix des nouveaux appareils long-courriers du groupe Air France-KLM interviendra dans un monde qui a quelque peu changé en deux décennies. Les pressions environnementales sur le hub de KLM sont grandissantes, avec cette récente décision malheureuse de sabrer le nombre total de mouvements de la plateforme de Schiphol de 10%, et ce dès la fin de l’année prochaine, en attendant pire…
En France, le gouvernement n’est pas non plus enclin à un développement effréné du transport aérien, loin s’en faut, ce qui pourrait se traduire par une maîtrise volontaire des capacités d’Air France à Roissy CDG, une tendance déjà quelque peu observable avec cette absence d’annonce de la part de la compagnie française pour la famille A320neo pour finir de renouveler sa flotte moyen-courrier, même pour remplacer ses actuels A321.
Autre sujet d’importance, l’allongement des vols entre l’Europe et l’Asie du Nord-Est (Japon, Chine, Corée du Sud) pour le groupe qui ne peut survoler l’espace aérien russe suite au conflit en Ukraine, une limitation opérationnelle qui pourrait bien être durable.
Quoi qu’il en soit, le 787 de Boeing semble déjà particulièrement favori pour l’emporter sur une partie des besoins d’Air France-KLM, avec déjà 33 Dreamliner en service chez KLM et Air France. Quant aux avions plus capacitaires, les jeux restent ouverts.
