Le secteur de l’aviation traverse la pire crise de son histoire et cette nouvelle année sera encore particulièrement difficile pour ses entreprises et ses salariés. Ne nous trompons pas, même avec l’arrivée progressive des vaccins un peu partout sur la planète, de trop nombreux acteurs n’y survivront probablement pas. Tout porte même à croire que 2021 présentera un niveau d’activité comparable à celui de l’année qui vient de s’écouler, les multiples résultats annuels catastrophiques qui seront présentés par les industriels, les opérateurs et les prestataires de services durant les tout prochains mois préfigurant très certainement aussi ceux qui seront annoncés dans un an. Il va falloir s’accrocher.
Mais cette nouvelle année n’en demeurera pas moins pleine de perspectives, avec tout d’abord cette promesse d’une réelle reprise du transport aérien qui commencera à se dessiner à la fin du premier semestre. Le « monde d’après » sera assurément marqué par un désir de voyages, quoi que puissent clamer ses pires détracteurs « bien-pensants », mais non moins incapables de dresser un réel bilan carbone global.
Sur le plan des programmes, l’année 2021 va aussi être marquée par l’arrivée d’une nouvelle gamme d’avions d’affaires à fuselage large chez Dassault Aviation, à commencer par le vol inaugural du Falcon 6X qui est attendu très prochainement. L’avionneur français doit absolument revenir sur le devant de la scène sur le marché civil, avec une concurrence qui sera inévitablement encore plus rude à l’avenir.
Du côté d’Airbus, qui a finalement réussi à livrer plus de 560 avions commerciaux en 2020, si toute l’attention sera inévitablement encore tournée vers la gestion de son carnet de commandes et sur l’espérance d’une levée des droits de douane punitifs aux États-Unis avec l’arrivée de l’administration Biden, l’avionneur européen n’en demeurera pas moins concentré cette année sur le réel démarrage de la phase industrielle du prometteur A321XLR, un programme particulièrement adapté à la sortie de crise du transport aérien, et toujours sans concurrent.
La domination quasi hégémonique de la famille A320neo sur le marché des monocouloirs va d’ailleurs progressivement être remise en cause avec le retour des livraisons chez Boeing. Le 737-10, véritable 737 MAX « sous stéroïdes » et dérivé ultime de la famille 737, va quant à lui pouvoir enfin démarrer ses essais en vol, plus d’un an après son roll-out à Renton. Mais le duopole historique Airbus-Boeing va également être défié par ses nouveaux concurrents venus de Russie et de Chine, la certification des MC-21 d’Irkout et C919 de COMAC pouvant en théorie intervenir en fin d’année.
Reprise progressive du transport aérien et guerre des monocouloirs, c’est sans doute finalement à quoi il faudra s’attendre en 2021, voire pendant quelques années encore.
