Le projet d’accord du plan Transform 2015 d’Air France ne sera pas signé par les représentants syndicaux du personnel navigant d’Air France. La majorité des PNC membres de l’UNSA ayant rejeté massivement le projet par référendum.
Alexandre de Juniac s’en doutait. Lors de son audition devant la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale le 24 juillet, le PDG d’Air France avait exprimé son pessimisme quant à la conclusion d’un accord avec les hôtesses et stewards : « La probabilité que ce soit contre me paraît plus élevée que la probabilité que ce soit pour. »
Sur la totalité des PNC membres de l’UNAC (26 % des suffrages), seule la moitié a participé au référendum. 54,8 % d’entre eux ont voté pour le projet d’accord du plan de restructuration Transform 2015 et 45,2 % contre. Le oui l’emporte. Pourtant, l’accord ne sera pas signé par le personnel navigant de la compagnie, puisque les adhérents du SNPNC-FO (21 % des suffrages) et de l’UNSA (22 % des suffrages) ont voté contre le projet, respectivement à 80 % et 95,61 %. Selon la loi, pour qu’un accord soit valable légalement il doit être signé par un ou des syndicats ayant obtenu au moins 30 % des voix au premier tour des élections précédentes au comité d’établissement.
Après la diffusion des résultats des référendums hier, mercredi 25 juillet, l’UNAC a appelé Air France à entamer de nouvelles négociations en vue d’obtenir un « meilleur projet d’accord » : « La Direction doit maintenant prendre acte du refus des PNC et revoir sa copie », écrit l’UNAC dans un tract publié sur son site internet mercredi. La révision du dernier accord semble incertaine dans la mesure où Alexandre de Juniac a précisé lors de son audience qu’en cas de rejet de signature de l’accord par les PNC « […], nous serions amenés en mars 2013 à appliquer un texte qui n’aurait pas les mêmes caractéristiques que celui négocié qui, comme il a été négocié, est meilleur. »
Par ailleurs, le projet d’accord a déjà été approuvé par les principales organisations syndicales représentant les personnels au sol. Le syndicat majoritaire des pilotes de ligne (70% des pilotes), le SNPL, a lui fait entendre qu’il n’était pas opposé à la signature du projet d’accord. Néanmoins, les pilotes s’expriment actuellement par référendum, dont le résultat sera dévoilé mi-août. Si le oui l’emporte, le le projet d’accord sera validé.
Le plan de restructuration Transform 2015 vise à améliorer de 20 % l’efficacité économique d’Air France et à permettre au groupe franco-néerlandais Air France-KLM, en difficulté financière, d’économiser 2 milliards d’euros en deux ans et demi. Le volet social de ce plan prévoit la suppression de 5 122 postes d’ici à fin 2013, dont 1 712 correspondent à des départs naturels non-remplacés et 3 410 au sureffectif. Au sein des hôtesses et stewards d’Air France, le sureffectif est estimé par la compagnie à 904 personnes sur les 15 000 au total.